Ils ne souffrent pas de désertification médicale mais parlent "d’un maillage vétérinaire à densifier. C’est une version un petit peu plus positive", relève Yves Lambert, directeur départemental de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP), de Haute-Saône. Pour rééquilibrer le maillage territorial, cet ancien vétérinaire a initié un rapprochement entre les professionnels de santé des CPTS du département et les vétérinaires. Ainsi, par exemple, pour attirer des étudiants, la profession vétérinaire pourra désormais compter sur l’aide des CPTS. Le département, propriétaire des maisons des stagiaires, a donné son feu vert en ce sens. Et les étudiants en école vétérinaire pourront désormais y cohabiter avec les étudiants en santé. De quoi ouvrir la voie vers plus de coordination nouvelle. "On profite de ce rapprochement pour développer des relations qui sont quasi-inexistantes à ce jour", assure Yves Lambert.
Les vétérinaires pourraient jouer un rôle clé de prévention pour la santé humaine. "Prenons l’exemple de la rage, une maladie 100 % mortelle chez l’homme et chez l’animal. Quand un médecin reçoit un patient qui s’est fait mordre par un chien, il n’a pas forcément le réflexe de penser à la rage, parce qu’il estime que la rage n’est pas présente sur le territoire national. Certes, parce que les animaux sont vaccinés contre la rage, mais le risque existe par l’importation illégale d’animaux." Le dernier cas en date – Vars, 2023 – était par exemple lié à l’importation d’un chien depuis le Maroc. "Mais la rage est également présente en Europe : en Roumanie, en Hongrie, en Slovaquie, mais aussi en Moldavie et en Turquie et bon nombre de Français vont en vacances dans ces pays, alerte cet ancien vétérinaire. C’est un message à avoir vis-à-vis des professionnels de santé : la rage n’est pas dernière nous. Elle peut très bien revenir de manière brutale et avec les conséquences que l’on imagine." Un message que Yves Lambert souhaite passer à tous les professionnels de la CPTS, "les médecins certes, mais aussi les infirmières, les dentistes, les kinés, etc.", des professionnels avec qui il peut parfois être plus facile de prendre le temps de discuter.