Coordination
Pourquoi ont-ils choisi cette fonction ? Comment ont-ils évolué depuis leur prise de poste ? Quelle évolution du métier dans les années à venir ? Parole à Adeline Delobbe, infirmière et coordinatrice de la CPTS Noé Santé et de la CPTS Val d'Yvette (Île-de-France).
Article publié dans Concours pluripro, janvier 2024
Infirmière de formation, Adeline Delobbe a enchaîné avec un master en organisation de santé sur les parcours de soins à l'université Pierre-et-Marie-Curie, à Paris. "Je l'ai fait car je savais déjà à l'époque [en 2014, NDLR] qu'il y allait avoir des réformes du métier d'infirmière, à savoir l'équivalent des prémices du métier d'IPA, mais je savais que cela n'allait pas arriver tout de suite." À l'issue de ce master, elle ne se lance pas immédiatement dans la coordination. "J'ai tout d'abord été chargée de mission pour un hôpital, cela relevait un peu de la coordination, mais je n'avais pas officiellement le titre... De plus, je n'avais pas de contact avec les professionnels de santé et les patients. J'ai donc voulu voir ailleurs."
Après plusieurs années, au travers de son cursus, elle entend parler des communautés professionnelles territoriales de santé. Et se sent très attirée par ce modèle d'organisation territoriale et ses missions. Adeline Delobbe candidate donc à des postes de coordinatrice de CPTS et décroche un poste en 2020. Sa première action concrète, Covid oblige, est de mettre en place les centres de vaccination. "Nous nous sommes retrouvés directement dans l'action !"
Contrairement au secteur hospitalier très cloisonné, "la coordination en CPTS offre une vision beaucoup plus globale du patient et de ce qui se passe". Grâce à cela, Adeline Delobbe considère qu'elle a pris énormément de recul. "Avec tous les projets que nous mettons en place à l'échelle départementale, j'ai pris un peu de hauteur. Je ne suis plus dans mon petit service à l'hôpital. C'est très intéressant et fascinant de développer ces projets en pluriprofessionnalité. Et nous faisons attention de prendre en compte l'avis de tous les professionnels de santé..." Par exemple, la CPTS met actuellement en place des groupes de travail par profession dans lesquels elle tient compte et développe des projets, en se fondant sur les besoins de cette catégorie de professionnels sur le terrain. "Il s'agit d'un vrai diagnostic du terrain."
En choisissant le secteur de la coordination, Adeline Delobbe se sent "vraiment utile" en apportant des "solutions réelles et concrètes". Si elle ne sait pas de quoi demain sera fait, elle est sûre d'une chose : "Les CPTS sont en train de se développer et de prendre de plus en plus d'ampleur. Les projets n'arrêtent pas de se développer alors que nous n'en sommes qu'au démarrage."
