Article publié dans Concours pluripro, janvier 2024
 

Un nouveau modèle. C'est ce que propose Claire Tumelin en lançant, en 2019, Docteur House. "Tout est parti du constat de plusieurs coordinateurs qui ne voulaient pas être indépendants ou estimaient ne pas avoir de réseau, mais aussi de maisons de santé qui se disaient peu adeptes du modèle du salariat, qui ne souhaitaient pas prendre en charge la gestion RH et sociale d'un salarié ou qui avaient eu une mauvaise expérience avec des indépendants..."

Son idée : recruter des coordinateurs au sein de Docteur House et les mettre à disposition des équipes coordonnées. Et une chose prime : le coordinateur doit être "quelqu'un de local", insiste Claire Tumelin. "On recrute pour les besoins de l'équipe. Et c'est toujours la même personne qui est affectée à la structure... Comme une grosse partie du poste réside dans le management, c'est difficile, si on n'est pas sur place, de créer une vraie coordination d'équipe. On encourage donc le coordinateur à aller dans la structure pour voir ce qui se passe, croiser des patients, voir l'affichage en matière de prévention par exemple, et proposer des solutions si besoin... Mais aussi d'être en relation avec la collectivité, les associations de patients, et tous les acteurs de l'écosystème. Tout ça ne peut pas se faire à distance."

Réunions d'information en visioconférence, veille réglementaire, questions individuelles discutées entre coordinateurs... Autant d'outils mis à disposition des coordinateurs pour rester au plus près de l'actualité de leur profession. "On propose une formation de base pour comprendre le rôle du coordinateur et son positionnement au sein de l'équipe... Mais très vite, on va accompagner chaque coordinateur sur des problématiques précises du quotidien. Donc on ne va pas tous les former dans le même ordre. Par exemple, un coordo recruté en décembre sera directement formé au rapport d'activité..."

Depuis sa création, Docteur House emploie 14 coordinateurs ("principalement des femmes", glisse sa fondatrice) et accompagne 28 structures dont 24 MSP et 1 CPTS. Et Claire Tumelin en est convaincue : "Le coordinateur est la mayonnaise de l'équipe. Ce n'est pas un rôle facile, car il doit rester neutre (d'où l'avantage d'avoir quelqu'un d'extérieur à l'équipe), savoir animer une équipe transversale sans lien hiérarchique, faire preuve de psychologie... Tout le monde ne peut pas être coordinateur."

Bien qu'elle concède que la fonction n'est pas suffisamment reconnue aujourd'hui, "si on veut à l'avenir une vraie expertise et davantage de coordinateurs, ça passera obligatoirement par un meilleur fléchage des financements de l'ACI..."

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