Article publié dans Concours pluripro, janvier 2024
 

Elle a pris ce poste car elle était attirée par les missions de coordination, assure-t-elle. "Lorsque nous avons créé la maison de santé du Vidailhan en 2019, nous nous connaissions déjà entre professionnels de santé, car nous exercions tous à Balma dans nos cabinets respectifs", explique Florence Lachaux, coordinatrice de la MSP du Vidailhan, en banlieue toulousaine (Occitanie). Un projet qui a mûri pendant sept ans avant de voir le jour, ajoute la médecin généraliste. Si à l'ouverture de la MSP, un infirmier libéral a endossé la fonction de coordination, ce dernier a souhaité être relayé, car il a été fortement mobilisé pendant la crise sanitaire. "Nous avons alors rencontré un représentant de notre CPAM afin de faire le point sur la fonction, souligne Florence Lachaux. Finalement, nous n'avions que deux options : prendre une personne extérieure à la maison de santé ou que l'un d'entre nous remplisse cette mission."

Quelque peu réfractaire à l'idée qu'une personne extérieure à la structure remplisse une mission aussi importante, l'équipe prend le temps de s'interroger sur le meilleur choix, la médecin généraliste ayant rapidement manifesté son envie de se lancer dans l'aventure. "Je trouvais intéressant de pouvoir suivre le travail de fond de la maison de santé, sa gestion, son organisation et de la faire vivre. Je suis très heureuse de travailler au sein de cette structure. Nous avons un bel outil, mais ce bon fonctionnement doit aussi être entretenu, car l'équilibre est toujours fragile. C'est le rôle du coordinateur."

 

Question de légitimité

D'un point de vue organisationnel, cette prise de fonction n'était pas problématique pour la professionnelle de santé, qui ne travaille pas le mercredi et le jeudi après-midi. "Je peux aussi facilement bloquer des heures sur mes jours de consultation pour ma fonction de coordination", indique-t-elle, précisant profiter de sa présence dans les murs de la maison de santé pour passer des informations à ses collègues.

Pour autant, les premiers mois, la prise de poste n'a pas été évidente. "J'ai fait des études pour être médecin, mais je n'en ai pas fait pour être coordinatrice. Je me suis donc interrogée sur ma légitimité par rapport à d'autres qui étaient titulaires de diplômes dédiés. Je me suis demandé si j'allais pouvoir assurer cette fonction et si je devais suivre ou non une formation..." C'est en menant des premiers projets qu'elle commence progressivement à se sentir à sa place. "Avec le temps, plus nous en développons, plus les professionnels de santé de la maison de santé m'interpellent en tant que coordinatrice. Ce qui m'octroie, à titre personnel, davantage de légitimité", se félicite-t-elle, avant d'ajouter : "Je n'ai donc pas suivi de formation dédiée. Peut-être que lorsque nos projets prendront de l'ampleur, je manquerai de ressources... mais pour le moment, j'ai la capacité de suivre."

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