Coordination
Fonction exercée "très majoritairement" par des femmes et "le plus souvent" à temps partiel, réalités différentes en fonction de la structure... François-Xavier Schweyer, professeur de sociologie à l'EHESP et chercheur au Centre Maurice Halbwachs, analyse les contours de ce "management de proximité".
Billet publié dans Concours pluripro, janvier 2024
"Les politiques de transformation du système de santé sont favorables à l'essor de l'exercice coordonné en équipe de soins primaires. Le Plan 4 000 MSP en atteste. Qu'en est-il du métier de coordinateur ? Comment trouver un équilibre entre la gestion et l'animation d'équipe en local et l'accompagnement de la transformation du système de santé en global ? Tenir les deux bouts est difficile. Or c'est aujourd'hui un enjeu important.
Trois facteurs expliquent l'émergence du métier de coordinateur. La création des maisons de santé d'abord, qui a généré un besoin de fonction d'appui pour les porteurs de projet guettés par l'usure dans leur travail d'animation d'équipe et de gestion des structures. La création d'un cadre légal (MSP en 2009, Sisa en 2011) et de financements expérimentaux (dès 2008) puis généralisés et intégrés dans le système conventionnel (ACI 2017), ensuite. Enfin, la mobilisation de professionnels de terrain en partenariat avec l'EHESP et la HAS pour créer une formation spécifique (Pacte soins primaires), qui a contribué à donner des outils et des méthodes aux coordinateurs de maisons de santé (plus de 1 200 formés depuis 2016) puis de centres de santé et de CPTS. La professionnalisation s'est donc engagée par le bas, à l'initiative de médecins entrepreneurs, et par le haut, dans le cadre d'une politique de restructuration des soins primaires portée par l'alliance entre le ministère de la Santé et la FFMPS [devenue AVECsanté en octobre 2019, NDLR].
