Article publié dans Concours pluripro, janvier 2024
 

Observatoire régional des urgences, soit ORU. "La plupart des régions ont un ORU, détaille Virginie Lopez, coordinatrice territoriale à l'ORU Occitanie. Et chacun fait remonter l'activité des urgences des établissements privés et publics de la région. En Occitanie, on recueille également l'activité des Samu et des Smur." Pendant la crise sanitaire, les établissements devaient se coordonner entre eux pour la prise en charge et le transfert des patients Covid. Fort de cette première expérience réussie, l'ORU Occitanie et l'ARS ont souhaité pérennisé ce dispositif en l'adaptant pour des périodes hors crise. Un dispositif en place depuis deux ans à l'échelle de la région. "C'est le seul en France à developper le dispositif de coordination territoriale de soins urgents et non programmés", assure Virginie Lopez, ajoutant que l'ORU Nouvelle-Aquitaine s'est aussi lancé en septembre 2023.

Une équipe de 12 coordinateurs territoriaux, tous issus du soin, déploie ce dispositif depuis janvier 2022, et se répartit en quatre secteurs d'activité – Est, Ouest, Nord et Sud, où est située Virginie Lopez – avec une moyenne de 3 coordinateurs par secteur. Objectifs : fluidifier les parcours patients, faciliter la coordination des professionnels, adapter l'offre de soins en situation normale, tendue ou de crise, et prévenir la survenue de situations de tension.

En charge de l'Aude, Virginie Lopez réunit, "tous les jeudis matin à 10 h 30", tous les établissements MCO, SSR, HAD, le DAC 11 et, depuis peu, les CPTS. Cinq sont répertoriées sur le territoire de l'Aude et une sixième sera bientôt en place. "La coordination, c'est facile sur le papier, ça l'est moins dans la pratique !" Car il faut d'abord faire se rencontrer les différents acteurs des établissements et de milieux variés. "Il faut que l'hôpital s'ouvre sur la ville et que la ville vienne sur l'hôpital..." Puis échanger sur des projets communs : disponibilité des lits, identification des bed blockers, parcours complexes, partage de l'activité...

Le coordinateur, c'est un "super- facilitateur, assure Virginie Lopez. C'est l'interlocuteur privilégié des différents acteurs. Il va travailler avec les bed managers, les directions des SMR, les coordinateurs des CPTS, avec le DAC..." Ainsi, précise-t-elle, le coordinateur ORU va "donner la température du monde sanitaire au coordinateur de la CPTS, qui va transmettre ces infos à ses professionnels".

Pour cette infirmière de formation – qui a connu le monde hospitalier, libéral, et le métier de cadre –, la fonction de coordinateur, qu'elle occupe depuis deux ans, "crée un lien entre toutes ces entités avec, toujours, comme objectif la fluidification des parcours des patients". Ce dispositif, dont l'efficacité est évaluée par l'Anap, sera reconduit.

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