Quels sont les conditions de votre implication dans le parcours du patient ?

Dès la programmation de l’intervention, je les appelle pour les informer de leur inclusion dans le parcours. Ensuite, je les reçois en consultation, après le kiné et l’anesthésiste et avant le chirurgien. Je les vois en hospitalisation et garde un suivi après la sortie de l’hôpital.

Comment se déroule la consultation ?

Je fais des rappels sur la chirurgie qu’ils vont subir, avec des termes un peu plus simples que ceux du chirurgien. Le rapport est différent, ils sont moins impressionnés, et j’essaie de leur faire comprendre qu’il n’y a pas de questions bêtes. Certains n’ont jamais mis les pieds dans un hôpital, ils manquent d’information et n’osent pas demander.

Cette consultation est aussi l’occasion de faire de l’éducation thérapeutique, même si les kinés font l’essentiel de ce travail. On parle des médicaments, de ce que les patients doivent adapter avant l’intervention. Par exemple, certains ne comprennent pas bien pourquoi ils doivent arrêter les anticoagulants. Nous revenons aussi sur toute la préparation avant leur hospitalisation, et nous anticipons les besoins postopératoires. Nous les mettons en contact avec le service social de la Fondation si besoin, pour s’organiser avec les professionnels de santé de ville…

 


© Claire Tourtier

 

Avez-vous suivi une formation spécifique ?

Pas particulièrement. J’ai fait de la réanimation chirurgicale, et j’ai aussi suivi un master 1 en gestion de la santé, qui m’a donné des compétences en audit [qui représente une partie importante de son travail, NDLR]. J’ai aussi contacté des infirmières de parcours Raac pour mieux savoir ce qu’il était possible de faire. La kiné et moi allons être formées en éducation thérapeutique.

Ce travail mobilise des compétences et des connaissances peu enseignées et utilisées dans le métier d’infirmière en service. Le travail sur les données, le travail de synthèse notamment.

Quel contact avez-vous avec les professionnels de ville ?

Je n’ai pas beaucoup de contacts avec les médecins traitants, mais les échanges sont quasiment systématiques avec les kinés et les infirmières, par téléphone ou par mail. Pour de nombreuses raisons, notamment pour des questions spécifiques sur les pathologies.

Vous vous reposez aussi sur l’application de suivi ?

En préopératoire, elle nous permet d’envoyer tous les documents liés à l’intervention (livret d’accueil, présentation de la pathologie), ainsi que des rappels et des check-lists, pour s’assurer qu’ils ont pris leur douche, qu’ils respectent le jeûne, qu’ils ont bien pris leurs affaires de toilette, etc.

En postopératoire, elle est très pratique pour nous. C’est par l’application que nous demandons aux patients de remplir les questionnaires de suivi, tous les deux jours. Je reçois aussi des alertes (orange, rouge) qui me permettent d’appeler les bons patients au bon moment.

Quel bénéfice associez-vous à la Raac ?

L’hospitalisation en général et le parcours patient sont impressionnants notamment en raison du manque d’information. Là, les patients sont prévenus, peuvent poser des questions en amont, ils savent à qui s’adresser. Mon ressenti personnel est qu’ils sont plus avertis, acteurs de leur parcours, plus autonomes. Ils s’impliquent plus dans leur récupération, et éprouvent une satisfaction personnelle à cela.

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