L'heure des comptes a sonné ! Ces dépenses, on ne les retrouve pas dans les statistiques officielles dénonce France Assos santé. Ces frais qui ne sont remboursés ni par la Sécurité sociale, ni par les complémentaires pèsent pourtant "lourd sur le portefeuille des personnes malades, en situation de handicap ou de perte d’autonomie".
La tendance cette année "aura été de faire des économies" estime l'association, et dans le contexte politique et économique actuel, "rien n’indique […] qu’elle devrait s’infléchir dans un sens plus favorable. En témoigne la menace qui plane sur le principe de la prise en charge à 100% des soins liés aux affections longue durée (ALD)", signale-t-elle. D'autant que ces soins ne sont que la "partie émergée" de l'iceberg, dénonce l'association. "Nombre d’usagers doivent aussi composer avec des dépenses de santé dites qui passent sous les radars" : le petit matériel médical (aiguille, pansement, désinfectant, etc.), les crèmes, les consultations avec un psychologue et/ou une diététicienne, ou encore l’activité physique adaptée, etc. L'association parle alors de restes à charge "invisibles".
Dans une enquête lancée le 12 septembre, France Assos santé cherche à savoir quel est leur poids réel sur le portefeuille des usagers, loin des chiffres optimistes des statistiques officielles.
En effet, selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le reste à charge par Français en 2022 s'élevait en moyenne à 250 euros par an, "soit le plus faible de l’ensemble des pays de l’OCDE", précise France Assos santé. Mais l'association voit deux problèmes majeurs avec ce chiffre. Premièrement, il masque les grandes disparités entre les patients. Et deuxièmement, il ne prend pas en compte les restes à charge dits "invisibles".
Méfiant vis-à-vis de ces chiffres, France Assos santé avait mené une première enquête en 2019. Après avoir interrogé 351 personnes vivant avec une maladie chronique et/ou en situation de handicap, l'enquête montrait que leurs restes à charge "invisibles" représentaient "environ 1.000 euros en moyenne par an et par personne, et pour 22 % d’entre elles plus de 1.500 euros".

Source : France asso santé, novembre 2019
Ces dépenses sont lourdes de conséquences pour ces patients, dont 70 % avaient déclaré avoir déjà renoncé à des dépenses de santé en raison de leurs coûts trop importants. Et lorsque les patients n'y renoncent pas, ils rapportent dans la moitié des cas avoir déjà rencontré des difficultés financières du fait des dépenses. Un quart des patients interrogés avait ainsi déjà sollicité un financement connexe auprès de leurs proches ou de leur banque, indiquait cette première étude.
Mené il y a cinq ans, ce travail s'avère lacunaire, et France Assos santé lance donc une seconde enquête, cette fois ouverte à toutes les personnes françaises vivant avec une ou plusieurs maladies nécessitant des soins réguliers, un handicap et/ou une perte d’autonomie, ainsi que leurs proches. Déjà en ligne, le questionnaire restera accessible jusqu’au 12 octobre.