A 3 ans, un enfant sur cinq a déjà des caries ! Quelles solutions ? Quelle prévention ? "Le chirurgien-dentiste a un rôle de prévention majeur pour la santé bucco-dentaire de la femme enceinte, en promouvant notamment l’examen bucco-dentaire dédié afin d’éviter des complications sur la grossesse, et pour celle de l’enfant dès le plus jeune âge. A ce titre il peut informer les parents sur l’intérêt de venir avec leur bébé dès les premiers mois pour un examen buccal précoce", pointe le Dr Thierry Cardoso, responsable de l’unité périnatalité petite enfance à la Direction de la prévention et promotion de la santé de Santé Publique France, intervenant en tant que Grand Témoin lors du colloque "Le grand défi des 1 000 premiers jours, construisons le parcours bucco-dentaire de la mère à l’enfant", organisé au ministère des Solidarités et de la Santé par l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD). 

Les intervenants de ce colloque - représentants institutionnels, des professionnels de santé généralistes et spécialistes – se sont retrouvés pour échanger sur les liens entre santé bucco-dentaire et santé, sur l’impact des comportements, sur les facteurs environnementaux, sur les apports de la science, et leurs impacts sur la santé bucco-dentaire des enfants.

Pour rappel, compris entre le 4ème mois de grossesse et les 2 ans de l’enfant, les 1 000 premiers jours sont considérés comme une étape  capitale tant le développement y est à la fois intense et vulnérable. "Pour le tout-petit, la sphère orale est largement mise à contribution pendant cette période où les fonctions masticatoires, verbales, gustatives... se développent. Tout se découvre par la bouche et le capital dentaire s’installe", explique le Dr Benoît Perrier, président de l’UFSBD.

 

Les enjeux de l’oralité alimentaire

Benoît Chevalier, masseur-kinésithérapeute pédiatrique, a pointé que, ces vingt-cinq dernières années,  "l'alimentation s’est industrialisée avec une perte de la connaissance de l’aliment et de ses caractéristiques symboliques et gustatives. Les enfants mangent des marques, des objets alimentaires sans connaitre l’objet en lui-même. Ces aliments diminuent le processus d’apprentissage masticatoire, limitent le partage social de l’expérience d’un plat réalisé à la maison. Les risques carieux, mais également de développer des sélectivités alimentaires sévères, sont devenus un problème développemental pour les soignants. Les troubles alimentaires ont pris une place tellement importante que la plupart des structures libérales spécialisées sur le sujet ont entre 18 mois et 2 ans de délai pour prendre en charge les troubles alimentaires. Parents et soignants se retrouvent face à des situations difficiles ou parfois impossibles à gérer (impossibilité de manger à la cantine, troubles bucco-dentaires sévères, réflexes nauséeux invalidants…) qui auraient pu être évitées par une action de prévention précoce. Les enjeux des 1 000 premiers jours sur le plan du développement sensorimoteur, psycho-social sont de mettre en place des outils de prévention et des actes de prévention identifiés."

 

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