Article publié dans Concours pluripro, septembre 2025
[Valentin Vaillant est responsable pédagogique en IFMK, Natacha Goubet est coordinatrice de structures d’exercice, et Baptiste Brillon est étudiant à l’Institut lillois d’ingénierie de la santé]
Moins de 5 % des kinésithérapeutes exercent dans un cadre coordonné, révélait le rapport de l'Igas sur l'"Expérimentation de l'accès direct aux actes de masso-kinésithérapie", publié en février 2022. Et seulement 1 % d'entre eux travaillent dans une CPTS. Notre recherche s'est mise en place dans le cadre du réseau Bronchiolite, un réseau pluriprofessionnel qui organise les gardes de kinésithérapie respiratoire sur le territoire du Nord-Pas-de-Calais et initie des actions territoriales de prévention, de promotion de la santé, d'accompagnement des professionnels de santé... Ces missions étant en adéquation avec celles des CPTS, il nous a semblé cohérent d'orienter notre recherche vers le retour d'expérience des kinésithérapeutes afin d'explorer les freins et les leviers à leur intégration au sein de ces organisations territoriales.
Ainsi, du 6 mai au 12 juillet 2022, à travers un guide d'entretien réalisé par notre groupe de recherche, nous avons mené des entretiens semi-directifs auprès de 18 kinésithérapeutes des Hauts-de-France intégrés à des CPTS (1 dans l'Aisne, 2 dans la Somme, 10 dans le Nord et 5 dans le Pas-de-Calais). L'objectif était d'avoir un territoire représentant les inégalités d'installation géographique du kinésithérapeute et des CPTS (zones plus ou moins actives, zones rurales, inégalités socio-économiques). Intégration à la CPTS, attentes des professionnels et objectifs de l'adhésion à une CPTS ou encore perception personnelle des manques et des apports du travail en CPTS... Les échanges – d'une durée moyenne de seize minutes et trente-quatre secondes – ont été anonymisés et transcrits, puis analysés par thématisation en utilisant le logiciel Sonal.
Six grandes thématiques en sont ressorties : coordinations interprofessionnelles, aspect politique(1), corporatisme, communication, temporalité et lourdeur administrative, et amélioration des pratiques (voir encadré "Dix questions et des mots-clés" ci-dessous).