Parmi les outils mis sur pied depuis la pandémie se trouvent donc les Émap, qui sont "des équipes pluriprofessionnelles travaillant à la demande des services hospitaliers en appui aux parcours complexes", détaille Adrienne Reix. Concrètement, quand la sortie d’un patient s’annonce difficile, le service fait appel à cette cellule, qui tentera d’anticiper les choses, en lien avec tout un univers trop souvent mal connu des équipes hospitalières : hospitalisation à domicile (HAD), service de soins infirmiers à domicile (Ssiad), unités de soins longue durée (USLD), Ehpad mais aussi foyers d’accueil médicalisés (FAM), maisons d’accueil spécialisées (MAS), Samu social… Composées de trois personnes (deux infirmières et un urgentiste), deux équipes sont recensées à l’échelle du GH, précise Adrienne Reix : l’une à La Pitié-Salpêtrière et l’autre pour les hôpitaux Tenon et Saint-Antoine, chacune effectuant environ entre 200 et 250 interventions par an.
Et pour parvenir à trouver des solutions, les équipes doivent déployer un savoir-faire très particulier. "Nous trouvons des situations où un projet de sortie est défini mais ne parvient pas à aboutir, ou des situations complexes où le projet est à définir", explique Clémence Walkowiak, infirmière dans l’Émap de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Celle-ci a remarqué que les équipes médicales connaissent assez mal les structures pouvant accueillir les patients en sortie d’hospitalisation et "ont tendance à demander des sorties en centre de rééducation même si le patient ne remplit pas tous les critères". Or, souligne-t-elle, tous les patients ne sont pas admissibles en rééducation, il y a des critères d’éligibilité assez stricts posés par les centres, et certaines situations peuvent s’éterniser.