C'est un camion de consultation équipé de tout le matériel permettant le suivi d’une grossesse. Le but de Opti’soins : prendre en charge les femmes enceintes qui vivent dans les zones rurales auvergnates, en assurant la continuité et la coordination des soins. 400 femmes, réparties dans 220 communes, devraient être concernées pendant les deux années d’expérimentation de ce projet porté par le Réseau de santé en périnatalité d’Auvergne.

Une équipe composée de deux sages-femmes (dont une échographiste) et une infirmière en pratique avancée mention psychiatrie et santé mentale assurent des consultations à bord du camion. Une supervision médicale est également assurée par des praticiens en gynéco-obstétrique des maternités du réseau, ainsi qu’un médecin psychiatre.

"Il s’agit d’optimiser le suivi médical des femmes enceintes vivant dans des communes situées à plus de 30 minutes de trajet motorisé d’un professionnel de santé habilité à suivre une grossesse ou d’une unité de soins de type maternité ou centre de périnatalité…", expliquent Isabelle Raimbault et Nathalie Dunong, les sages-femmes du dispositif, dans les pages de La Montagne. D’ores et déjà, "nous avons de bons retours, poursuivent-elles. Nous sommes toujours accueillies à bras ouverts par les élus lors de notre installation. Force est de constater que nous touchons du doigt les problématiques de santé publique : nous rencontrons des femmes qui n’ont aucun suivi gynécologique faute de professionnels de santé. Il y a un réel besoin. C’est une réalité". Une cinquantaine de femmes ont déjà été reçues à bord du bus.

Un projet de recherche est adossé à Opti’soins et porté par le CHU de Clermont-Ferrand, dont les professionnels du Réseau de santé en périnatalité d’Auvergne sont mis à disposition par l'hôpital. Financé par le ministère de la Santé (662 663 €) et les Fonds Feder via la Région Auvergne-Rhône-Alpes (78 000 €), le projet est en phase d’évaluation jusqu’en 2024 pour identifier la faisabilité concrète et pérennisation du projet ainsi que l’étendue des besoins. Si les résultats sont concluants, Opti’soins pourrait se développer pour de la gynécologie (hors grossesse) et à d’autres disciplines, pour pallier les problématiques de désert médical.

[Avec La Montagne]
 

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