"La prise en charge de la mère et de son enfant doit s’entendre par un suivi médical homogène et une organisation du dépistage permettant l’identification de situations à risque en amont de la naissance sur l’ensemble du territoire auvergnat", rappelle le réseau de santé en périnatalité d’Auvergne (RSPA) dans son communiqué. Cependant, il peut être compliqué pour une femme, tout particulièrement si elle habite dans une zone rurale reculée, d’effectuer un suivi approprié lorsque la distance entre son domicile et la structure de soins est grande. Rien qu’en Auvergne, 220 communes se trouvent dans cette situation géographique et quelque 400 femmes seraient concernées.

C’est dans ce contexte que le RSPA a obtenu le financement du ministère de la Santé jusqu’en 2024, pour un programme de recherche sur la performance du système des soins. Baptisée "Opti’soins", cette expérimentation lancée en octobre 2022, prend la forme d’un bus obstétrical tout équipé. Le dispositif s’appuie sur un programme de recherche, promu par le CHU de Clermont-Ferrand, et qui va permettre de comparer deux groupes de patientes résidant sur les 220 communes de l’étude : celles qui résident sur les 110 communes d’intervention et qui auront accès aux services du camion et celles qui résident sur les 110 communes témoins qui conserveront "un suivi classique".

Les zones ciblées se situent majoritairement dans le Cantal et l’Allier. "Le but, c'est de voir si ce qu'on fait est pertinent. Si les patientes qui sont suivies par le camion adhèrent au projet, si elles ont une meilleure issue pour le devenir de la grossesse et le devenir de l'enfant à naître… Ça nous permet également de savoir, au niveau du budget, si c’est quelque chose qui peut être pérennisé", confie à France 3 Isabelle Raimbault, sage-femme et cheffe du projet. 

 

Un service d'obstétrique complet et mobile

Le camion "Opti’soins" est aménagé de tous les moyens logistiques et humains nécessaires au bon suivi obstétrical : échographe, table d'examen classique, stéthoscope pour grossesse, tensiomètre et pack d'accouchement. Cette organisation se met en place avec l’aide des libéraux de proximité et de ceux des PMI. L’équipe est composée de 3 sages-femmes, de 2 infirmières en santé mentale et de sages-femmes échographistes vacataires. Elle assure les consultations au plus proche du domicile des femmes. Une supervision médicale sera assurée par des praticiens en gynéco-obstétrique des maternités du réseau, ainsi qu’un médecin psychiatre.

Les sages-femmes qui proposent un suivi de grossesse classique correspondant aux recommandations : 7 consultations de suivi de grossesse et une visite post-natale après l'accouchement. le dispositif propose également des séances de la préparation à la naissance et à la parentalité ; des examens biologiques ; des consultations de nutrition ; de l’aide au sevrage et du soutien psychologique. "Ce projet n’a pas pour but de court-circuiter les professionnels de santé déjà en charge de ces femmes, mais au contraire de venir étoffer l’offre de soin déjà proposée sur le territoire dans l’intérêt des patientes", indique le RSPA.

 

Pour accéder au bus, les patientes peuvent contacter ce cabinet ambulant et prendre rendez-vous, et ce qu’importe le stade de leur grossesse. “On fait de la consultation programmée avec des dates à respecter pour avoir ces consultations. On essaye de se faire un parcours logique pour éviter d'avoir une consultation le matin tout au nord de l’Allier et le soir dans le sud du Cantal. En cas d'urgence, on invite les patientes à se tourner soit vers la maternité dans laquelle elles vont accoucher, soit appeler le 15 en cas d'extrême urgence”, précise Isabelle Raimbault.

Si l’évaluation de cette étude se révèle positive, d’autres consultations à destination des femmes pourraient être mises en place : consultation de gynécologie, d’orthogénie, etc.

 

[Avec France 3 Régions]

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