Ce centre hospitalier girondin, blotti sous les pins à la Teste-de-Buch à quelques kilomètres de l'océan Atlantique, abrite l'unique service d'urgences du Bassin d'Arcachon et du littoral du nord des Landes. Une zone d'environ 170.000 habitants, en pleine croissance démographique, où la population quadruple chaque été.
"On est un peu noyés, là", dévoile à l’AFP, une médecin urgentiste dans les couloirs dans lesquels sept personnes alitées attendent leur transfert vers d'autres services de l'hôpital. Avec des pics jusqu'à 200 patients par jour, contre une centaine l'hiver, la structure est "la première porte" des urgences en Gironde, devant le CHU de la métropole bordelaise.

"On est le dernier rempart" de soins prioritaires dans cette vaste zone littorale. "Si on tombe. Tout tombe", juge Julien Rossignol, directeur du CH d'Arcachon. À la limite de la rupture l'été dernier, ses services avaient résisté, bien aidés par l'évacuation préventive de milliers de campeurs provoquée par les mégafeux en Gironde, racontent à l'AFP plusieurs membres de l'hôpital. Comme ailleurs en France, les effectifs des urgentistes arcachonnais, "épuisés", ont baissé après plusieurs demandes de travail à temps partiel.

 

"Evacuer la bobologie"

Cet été, la direction a fait appel aux médecins de ville pour "désengorger" les urgences, en évacuant "la bobologie" et laissant les seuls cas graves aux deux urgentistes de permanence. Postés dans des préfabriqués sur le parking des urgences, deux généralistes y traitent chaque jour, de 12 h à minuit, les patients évalués et orientés au préalable par une infirmière d'accueil à l'hôpital. "J'ai appelé plusieurs médecins ici, trois cliniques à Bordeaux… Pas de place. Comme je ne voulais pas encombrer les urgences, j'étais bien content de les trouver", raconte Emma, 50 ans, en sortant des préfabriqués, une attelle posée pour soigner une vieille fracture au pied.
La structure s'occupe principalement "de la traumatologie pure, beaucoup de plâtres, d'attelles, de sutures et permet de renvoyer, dans l'heure, des patients pour des radios et scanners à l'intérieur de l'hôpital en cas de besoin", explique son coordinateur, le docteur Julien Patry. Pour la cheffe urgentiste Sophie Marchal, ce système représente "un peu l'avenir des urgences", "en pénurie" et "avec beaucoup de patients qui ne relèvent pas des urgences". Ce dispositif, unique dans la région, absorbe ainsi 40 % des patients et a permis d'éviter la fermeture des urgences, selon Julien Rossignol.
Cet été, 29 établissements de Nouvelle-Aquitaine ont mis en place pour certains horaires une "régulation" des urgences, n'ouvrant la porte qu'aux patients orientés au téléphone par le 15, décompte l'ARS. De plus, la moitié de ces services d'urgences font même l'objet d'une régulation "longue durée", précise l'agence à l'AFP.

 

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