Avec une population qui vieillit plus vite qu’en métropole, les pathologies liées à l’âge sont visibles dès l’âge de 70 ans sur l’île de La Réunion. Un vieillissement plus précoce en raison notamment aux cas de diabète (quatre fois plus de cas qu’en hexagone) et d’hypertension (trois fois plus important).

Face à ce constat, et dans le cadre du réseau ville-hôpital, une équipe mobile de gériatrie extrahospitalière, financée par l’ARS, a été mise en place à Saint-Paul, et couvre tout le bassin ouest de l’île. Ainsi, cinq jours sur sept, l’équipe pluriprofessionnelle – constituée d’un gériatre, d’une infirmière, d’une assistante sociale, d’une ergothérapeute, d’une psychologue et d’une secrétaire – répond aux sollicitations des professionnels de santé, souvent des infirmières libérales, ou des structures d’aide à domicile. "Nous n’intervenons pas dans un caractère d’urgence. On est là pour gérer des problématiques qui s’inscrivent davantage dans le temps, précise le Dr Stéphane Martin, gériatre et responsable de l’unité. On nous confie un nœud et on essaie de le dénouer en collaboration avec nos partenaires. Mais nous ne faisons que des propositions. Il y a un médecin traitant et il reste l’axe principal de prise en charge."

Un circuit spécifique à la gériatrie

L’équipe se déplace en binôme ou en trinôme au domicile du patient qui présente une fragilité gériatrique : risque de chute, dénutrition, perte d’autonomie, troubles de la mémoire ou encore troubles cognitifs. "On est davantage dans l’environnement écologique de la personne. On se trouve dans leur monde. Cela permet de mieux nous adapter à eux", souligne Célia Chan-Chit-Sang, ergothérapeute.


Une partie de l'EMG extra-hospitalière du secteur Ouest Réunion. De g. à dr. : Célia Chan-Chit-Sang, ergothérapeute , Stéphane Martin, gériatre, et Edwige Robert, infirmière (photo A.R.)

 

En proposant des bilans ambulatoires, l’équipe tente d’éviter aux patients des hospitalisations inadaptées et/ou de favoriser un maintien à domicile dans des conditions optimales. Elle se positionne ainsi comme une interface entre la ville et l’hôpital, et améliore la prise en charge de la personne âgée dans son parcours de soins. "L’idée, c’est de trouver un circuit spécifique à la gériatrie pour limiter les effets iatrogènes liés aux hospitalisations et faire en sorte qu’ils arrivent directement dans le service ciblé, sans passer par la case urgences", explique Edwige Robert, infirmière à temps plein au sein de l’unité mobile.

RETOUR HAUT DE PAGE