Santé au travail
Aujourd'hui, de plus en plus de cancers se soignent bien et même guérissent. Cela permet aux patients de retourner au travail quand les traitements ont pris fin ou qu'ils ont stabilisé la maladie. Mais peut-on retravailler "comme avant" ? Qui décide de la reprise du travail après un cancer ? Comment ça se passe ?
Article publié dans Concours pluripro, avril 2025
Dans ses travaux sur les maladies chroniques publiés en 2019, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) prédisait qu'en 2025, 25 % des salariés actifs seraient concernés par une affection de longue durée (ALD), dont notamment des cancers. En France, la plupart des actifs atteints d'un cancer s'arrêtent pendant leurs traitements, et ce en moyenne dix mois. Il est donc important aborder la question du cancer au sein de l'entreprise, que l'on soit employeur ou salarié. Car la question du retour au travail après le cancer se pose souvent... et elle n'est pas toujours simple !
Car cinq ans après un diagnostic de cancer, 2 personnes sur 3 souffrent de séquelles dues aux traitements ou à la maladie. Et 63,5 % déclarent avoir conservé des séquelles qu'ils jugent très importantes. Mais, surtout, l'enquête de l'INCa met en lumière une "situation professionnelle globalement dégradée" car pratiquement 1 personne sur 5 âgée entre 18 et 54 ans et en emploi au moment du diagnostic ne l'est plus cinq ans après. En revanche, les travailleurs salariés semblent davantage protégés, car 81,1 % d'entre eux sont toujours en emploi cinq ans plus tard (78,6 % ont repris le travail et 2,5 % sont en arrêt maladie de longue durée).
Si certains salariés ont parfois hâte de reprendre leur activité professionnelle, d'autres ont encore besoin de temps. Mais bon nombre d'entre eux se demandent si leur santé leur permettra de retravailler ou s'ils pourront retrouver le même poste. Ces interrogations sont à la fois d'ordre personnel, médical et professionnel. C'est pour cela qu'une bonne préparation, anticipée pendant l'arrêt de travail, se révèle cruciale.
Normalement, c'est le salarié qui décide de la reprise du travail après un cancer, mais cette décision doit inclure le médecin traitant (ou l'oncologue), le médecin du travail et l'employeur. Chacun pourra intervenir, à son niveau, pour aider le salarié à y voir plus clair dans ses possibilités et trouver une solution adaptée.
