Dans les salles d'attente et les box de consultation désertées ont été installés les premiers espaces pour les soignants. "Des espaces où ils pouvaient venir décompresser, s'allonger vingt à trente minutes avec de la musicothérapie, dans un endroit calme avec des lumières douces, mais aussi du café, des tisanes, et des choses à grignoter." En parallèle, des soins sont aussi proposés : kinésithérapie, hypnose, psychothérapie, tabacologie, sophrologie... "Ce sont des soins qu'ils ne seraient pas venus chercher spontanément, mais dont on pensait qu'ils pouvaient être utiles, et les aider à prendre soin d'eux, dans cette période particulière et très stressante."
Au retour des patients, il a fallu trouver un nouveau lieu d'accueil pour cette "Bulle du personnel". Et pas question de passer à autre chose ! Heureusement, "le succès de cet espace a motivé la direction de l'hôpital à le maintenir", se réjouit Marguerite d'Ussel. Cette fois, cependant, l'espace est plus réduit. Et c'est là qu'elle entend parler des cocons à sieste. "Ça correspondait à ce qu'on recherchait : ça ne prend pas beaucoup de place, et c'est adapté aux normes d'hygiène des hôpitaux. On a donc décidé d'en mettre deux, qui ont tout de suite bien fonctionné." Ouvert de midi à 20 h, cet espace propose également des fauteuils massants.
Aujourd'hui, la "Bulle du personnel" continue d'accueillir "environ 60 personnes par jour". Et pour cause, la micro-sieste permet d'améliorer la santé mentale et physique des personnes. "La littérature montre que ça améliore aussi les performances des soignants. C'est d'autant plus important que plusieurs études ont mesuré que la qualité du sommeil chez les soignants était moins bonne que dans la population générale, du fait des horaires décalés, du stress et des responsabilités. Il y a une fragilité, une vulnérabilité au sommeil chez eux."
Le modèle a été reproduit à l'hôpital Marie-Lannelongue, au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), le second hôpital du groupe Paris Saint-Joseph.