Article publié dans Concours pluripro, décembre 2023
 

La coopération entre professionnels de santé au travail ne cesse de s'approfondir grâce aux évolutions de la réglementation, notamment pour faire face à la pénurie de médecins. Depuis la loi dite "El Khomri" de 2016 et la loi pour renforcer la prévention en santé au travail de 2021, les équipes des services de prévention et de santé au travail (SPST) peuvent redéployer certaines des missions jusqu'alors dévolues aux médecins.

L'équipe du Centre de développement de la santé au travail (Cedest), qui suit plus de 10 000 salariés depuis Socx, près de Dunkerque (Nord), réorganise ainsi peu à peu les missions des uns et des autres en fonction des compétences de chacun et des nécessités. Deux infirmières, des secrétaires médicales (1,5 ETP), un assistant de santé au travail et deux techniciens en hygiène et sécurité à temps partiel travaillent sous l'égide de Dries Vandercruysse, seul médecin du travail de l'équipe... Et faute de ressources humaines, le service peine à répondre dans les temps aux demandes de visites médicales réglementaires dans ce secteur où l'emploi dans les industries de l'agroalimentaire, de la sidérurgie et de l'énergie est important. "On est obligés de trouver des solutions pour accueillir suffisamment de salariés sans perdre en qualité en termes de prévention, d'accompagnement et de bien-être au travail", résume le médecin du travail belge, qui a choisi récemment de venir exercer en France.

 

 

Démographie

Médecins du travail : la pénurie s'aggrave

La désaffection des étudiants en médecine pour la médecine du travail ne s'est pas démentie ces dernières années malgré les mesures destinées à la réduire. Le nombre de médecins du travail est ainsi passé de 5 738 en 2012 à 4 775 au 1er janvier 2023, et leur âge moyen est aujourd'hui de 54,4 ans (contre 50,3 ans toutes spécialités confondues). Et, comme le soulignait Olivier Véran devant les sénateurs en 2021, le rapport entre le nombre de postes non pourvus sur le nombre total de postes ouverts à l'internat en médecine du travail a augmenté de 20 %... Ce qui se traduit sur le terrain par une difficulté croissante pour les services de santé au travail de remplir leurs missions, notamment un allongement des files d'attente.

 

 

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