Aussi bien les salariés (78%) que les employeurs (81%) se disent satisfaits de la médecine du travail. En revanche, lorsqu’on demande aux 19% d’employeurs insatisfaits quelles seraient les actions qu’il envisagerait pour améliorer la situation, 64% affirment ne prévoir aucune mesure, et 20% qu’ils aimeraient entreprendre des actions, mais ignorent lesquelles…
Concernant la visite d’information et de prévention (anciennement visite médicale d’embauche), à effectuer dans les trois mois suivant l’embauche, les avis divergent légèrement. Parmi les employeurs, 75% affirment qu’elle a bien été réalisée dans le délai imparti, alors que 55% des salariés affirment que la procédure a été conforme aux obligations légales.
Les raisons évoquées de ne pas avoir respecté la loi : la médecine du travail n’a pas proposé un rendez-vous dans les temps (72%), les horaires étaient impossibles à honorer par les salariés (20%), ou ils n’ont pas réussi à joindre le service (6%). Ainsi, "86% citent au moins un défaut de la part de la médecine du travail", note le rapport.
Enora Lanoë Danel, chargée d’études à l’Ifop, a, elle, insisté sur un chiffre : seuls 22% des salariés se sont tournés vers la médecine du travail pour une visite médicale non obligatoire, que ce soit à la demande de leur entreprise, de la médecine du travail ou à leur initiative. "Les professions intermédiaires et les catégories populaires en ont davantage bénéficié (respectivement 24% et 23% contre 19% des catégories supérieures), tout comme les salariés du secteur industriel (29%, +7pts vs moyenne)", note l’étude. De plus, pour les salariés comme les entreprises, la quasi-totalité de ces visites se font en présentiel (96% pour les salariés et 99% pour les entreprises). La plupart du temps d’ailleurs, celles-ci ont lieu dans les locaux de la médecine du travail (78% selon les salariés et 98% selon les entreprises). Pourtant, note l’étude, les salariés estiment être les premiers bénéficiaires de la téléconsultation dans le cadre professionnel : gain de temps (49%), réduction du temps passé en salle d’attente (32%) et flexibilité dans l’organisation du temps de travail (32%). Ils mentionnent également la rapidité de la prise de rendez-vous (27%) et le coût moindre supporté par l’entreprise (23%). Ainsi, près d’un salarié sur cinq salariés souhaite réaliser leur prochaine visite médicale en distanciel dans le cadre professionnel (18%).