Un travailleur sur dix serait sujet au workaholisme. Un chiffre approximatif, faute de définition universelle. Il se caractérise notamment par des pulsions à travailler, une perte du réseau social, et un enfermement dans le travail pour compenser une souffrance qui a souvent une origine extérieure.

Les conséquences : douleurs musculaires, intestinales, anxiété, troubles du sommeil, hausse du risque de maladies cardiovasculaires, et une évolution possible vers le burn out. De manière contre-intuitive, les workaholics peuvent s’avérer peu productifs, éprouvant des difficultés à aller au bout des projets ou à travailler en équipe. Lorsqu’ils se retrouvent à des postes d’encadrement, ils mettent parfois en place des conditions favorables au développement de risques psychosociaux parmi les autres employés.

Comment les repérer ? Par des outils d’auto-évaluation psychométrique (Wart, WorkBat, Duwas) et en interrogeant les patients sur leur qualité de vie professionnelle et personnelle, sur leur vie sociale. De petits arrêts de travail répétés, notamment chez des encadrants, peuvent alerter.

Le traitement entre dans la sphère des prises en charge comportementales (addictions aux jeux vidéo, d’argent, au sexe sur Internet, etc.). Il s’agira, pour le médecin du travail, de recommander un aménagement du temps de travail (réduction des astreintes, déconnexion numérique et téléphonique du salarié à respecter par l’employeur en dehors des horaires de travail, etc.) afin d’assurer une séparation entre vie privée et professionnelle.

Sources
Marjorie P, Paty B. Peut-on encore parler de workaholisme à l’heure du numérique ? Références en santé au travail, INRS, 2018, p. 89-96. hal-02072515
Burcoveanu T. Workaholisme : état des connaissances. Références en santé au travail, 2014;139:143-51.

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