Avec la montée en puissance des CPTS, la gestion des ressources humaines (RH) s'impose comme un enjeu stratégique. Si ces structures conservent un ADN associatif, elles doivent désormais conjuguer cette identité avec un cadre RH exigeant. L'enjeu ? Créer un cadre de travail clair et sécurisé, sans perdre en agilité. Les retours de terrain montrent qu'un certain nombre de CPTS rencontrent des difficultés liées à leur structuration RH. Des interrogations sur la convention collective applicable, des contrats de travail incomplets, un flou autour des rôles... autant d'éléments qui peuvent freiner les dynamiques d'équipe.

Ce n'est pas une fatalité. Il est tout à fait possible de concilier obligations légales, lisibilité organisationnelle et simplicité de fonctionnement. La clé ? Clarifier dès le départ les responsabilités, sécuriser les documents de base et s'appuyer sur les expertises disponibles.

  • Recruter, oui… mais pas à l'aveugle

L'embauche d'un coordinateur ou d'un chargé de mission est souvent une étape charnière. Pourtant, elle est parfois précipitée, faute d'une définition claire des besoins ou du profil recherché. Une erreur fréquente consiste à recruter un "profil polyvalent", sans réel cadrage, exposant la structure à des incompréhensions ou des tensions internes.

Avant toute embauche, il est essentiel de définir les missions attendues à court et moyen terme, d'identifier les compétences prioritaires selon le projet de santé et de clarifier les conditions d'exercice (autonomie, rattachement, interactions). Pour sécuriser cette étape, il est recommandé de s'appuyer sur des expertises extérieures : cabinet spécialisé, structure d'accompagnement RH ou groupement d'employeurs si disponible localement.

  • Clarifier les rôles : gouvernance, salariés et poste pivot

Une autre source de confusion provient du chevauchement (souvent involontaire) entre gouvernance bénévole et équipes salariées. Le bon fonctionnement repose sur une répartition claire :

– la gouvernance associative porte les décisions stratégiques et les orientations globales ;
– l'équipe salariée met en oeuvre les actions, assure le suivi opérationnel et alimente la gouvernance par ses retours du terrain ;
– et au centre, un poste clé : coordinateur, responsable ou directeur selon la taille de la structure. Cette fonction joue un rôle de passerelle, facilitant le lien entre vision stratégique et réalité opérationnelle.

Cette articulation, bien posée, permet à chacun de trouver sa place sans confusion ni surcharge.

  • Des outils RH simples, utiles et accessibles

Il n'est pas nécessaire de bâtir une machinerie administrative complexe pour être en conformité. Des outils de base suffisent à sécuriser l'essentiel : fiche de poste, livret d'accueil, référentiel de temps de travail, procédures RH partagées (entretiens, absences, congés...). À ce titre, le Guichet CPTS propose, sur son site, une boîte à outils RH adaptée au contexte associatif des CPTS.

Les équipes salariées dans les CPTS étant souvent restreintes (en moyenne 1,8 ETP par CPTS), cela limite mécaniquement l'ampleur de la fonction managériale. Néanmoins, il est important de développer une culture de coordination efficace : fixer des priorités, organiser le travail, garantir la fluidité des échanges. Cette mission revient en général au coordinateur ou au responsable de structure, en lien étroit avec les membres dirigeants. Ce n'est pas à la gouvernance d'assurer le management au quotidien, mais il lui revient d'en poser les orientations et d'en suivre les effets.

  • Former aux nouveaux métiers de la coordination : une priorité

Les métiers de la coordination dans les CPTS ne s'improvisent pas. Ils demandent des compétences techniques en gestion de projet, animation de réseau, pilotage territorial, communication et organisation du travail. Pour y répondre, la formation des salariés est un levier essentiel. Dès janvier 2026, une formation dédiée, fruit d'un partenariat entre l'École des hautes études en santé publique (EHESP), l'université d'Albi et la Fédération des acteurs de la coordination en santé (Facs) Occitanie, visera à accompagner la professionnalisation des acteurs de la coordination territoriale en santé et sera ouverte à plusieurs structures (CPTS, DAC, dispositifs régionaux...).

La gestion RH n'est pas un "à-côté" des CPTS, c'est un levier de stabilité, de confiance et d'efficience. Structurer ses pratiques, clarifier les rôles, professionnaliser les équipes... c'est donner les moyens au collectif de réussir, dans un cadre éthique, sécurisé et adaptable.

 

Article réalisé en partenariat avec le Guichet CPTS Occitanie

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