Pour les 135 salariés, la menace de fermeture du centre de santé mutualiste René-Laborie est un "énorme choc". "Quand le commissaire aux comptes a déclenché l’alerte le 22 novembre 2022, personne ne s’est vraiment inquiété", confie un membre du CSE dans les pages du Monde, qui consacre un long papier à la mauvaise gestion de ce centre qui accueille principalement des professionnels de la presse et de la communication, soit une file active de 75 000 personnes.

La structure est entrée en cessation de paiement le 1er février dernier. Afin de statuer sur le sort de ce centre de santé, géré par la mutuelle uMEn, une audience au tribunal judiciaire est programmée ce jeudi. Une possible liquidation menace de laisser les salariés et les patients sur le carreau.

"On nous disait que la mutuelle participerait au comblement des déficits, qu’ils rechercheraient de nouveaux partenaires. Mais ils n’en ont pas trouvé", déplore l’un des salariés dans les pages du quotidien. Selon le CSE, les problèmes remontent à la sortie de la mutuelle uMEn du giron du groupe Audiens, en 2017, pour des questions de gouvernance. Le centre de soins aurait alors connu, dès la première année, un déficit à hauteur d’un à deux millions d’euros par an, pour un chiffre d’affaires annuel d’environ dix millions. En cinq ans, cinq directeurs se sont succédé et le de turnover a été très important.

Le courrier adressé au personnel par les élus du CSE fustige des achats auprès de "fournisseurs non compétitifs ou sans mise en concurrence", des "recrutements inappropriés", des primes versées sans véritable justification et un "manque d’anticipation" concernant la gestion de l’établissement. Plus globalement, "une longue série d'improvisations et de fuite en avant" puisque le centre aurait "continué son train de vie dispendieux dans l’espoir de trouver des partenaires… sans résultat". Sollicitée par Le Monde, la direction du centre de soins n’a pas souhaité s’exprimer.

[Avec Le Monde]

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