Ce centre, créé en partenariat avec la ville de Vernon et l’hôpital de La Musse, n'est pas forcément "la solution mais une solution, car on répond aux besoins de la population", explique Roselyne Dersy, responsable des centres de santé au sein de l'hôpital La Musse, dans le colonnes de France Bleue. Dans le département de l'Eure, souvent en bas de tableau lorsqu’il s’agit de démographie médicale, les professionnels de santé de ce nouveau centre "ne chôment pas et enchaînent les rendez-vous". Laurence, secrétaire médicale de la structure, est assaillie de coups de fils pour prendre des rendez-vous. Au mieux, "en octobre, voire novembre", mais des créneaux sont toutefois réservés chaque jour pour les urgences.
L’afflux de patients à la recherche d’un médecin traitant est tel qu’il est très rapidement devenu difficile d’obtenir un rendez-vous dans les prochains jours. Fort heureusement, un quatrième praticien doit arriver en septembre et un cinquième au mois d'octobre. "Ce sont des praticiens qui sont soit à la retraite ou très proches de la retraite", détaille Roselyne Dersy. L’un d’eux, Bruno Masson, habite dans les Yvelines et doit prendre sa retraite en décembre 2023. Il y voit une façon de "finir en douceur et de ne pas couper complètement la pratique médicale et la relation avec les patients". Comme ses confrères, il est salarié par l'hôpital La Musse, un statut qui lui permet de se décharger des tâches administratives. "Des corvées en moins, selon le médecin, qui apprécie aussi ses nouveaux horaires. En libéral, c'est de 7h30 à 20h30, 21h00. Là, j'arrive, il est 8h45 et je repars, il est 17h00, 17h15". Si tout semble se passer pour le mieux, le généraliste émet cependant une objection. Le problème, c'est que nous ne soyons que retraités et que derrière, les jeunes n'arrivent pas. Ils n'arrivent pas parce qu'ils n'existent pas. Il n'y a pas suffisamment de jeunes pour combler le déficit démographique actuel."
Un second centre de santé départemental devrait ouvrir ses portes à Bernay (à 75 Km de Vernon), dans le courant du mois de septembre. "À tous les niveaux, toutes les strates de collectivités se bougent sur le sujet, explique le maire de Vernon, François Ouzilleau. C'est tapis rouge pour les médecins qui veulent s'installer, qu'ils sortent de leurs études de médecine ou qu'ils soient retraités. Sous forme de salariat, sous forme de cabinets privés, sous forme de maisons de santé publiques, on déploie l'arsenal entier pour retrouver des médecins dans nos villes et nos campagnes."
[Avec France Bleue]