Des négociations conventionnelles médicales qui n’aboutissent pas, des coopérations entre professions de santé "bloquées par les corporatismes" alors que plus de 600 000 patients n’ont pas de médecin traitant et que des "territoires entiers [sont] désertés"… Si "mille causes ont été identifiées", la situation ne cesse de "se dégrader", constate un communiqué commun de la Fédération nationale de centres de santé (FNCS), l’Union syndicale des médecins de centres de santé, l’Institut Jean-François Rey et La Fabrique des centres de santé publié ce jour. Dès lors, "ne faut-il pas en réalité chercher les causes dans la fin d’un monde ? Un monde dans lequel depuis des décennies, pouvoirs publics et Assurance maladie ont confié les clés des soins de ville à des logiques privées libérales, tout en leur imposant d’impossibles règles du jeu", précise-t-il, ajoutant qu’il y a "urgence" à proposer un autre chemin.

La proposition des représentants des centres de santé ? Un "travail en équipe pluri professionnelle, standard de qualité des soins de ville, avec des professionnels s’organisant de manière coordonnée pour des prises en charges facilitées. [Des] professionnels plus épanouis, [des] patients mieux soignés." Comment y parvenir ? En mettant en place de nouvelles règles tarifaires favorisant les coopérations "et non pas le chacun pour soi" et sortir de "ce découpage des soins de ville en neuf conventions libérales, une par profession" et de cette "tarification émiettée en actes unitaires de faible valeur, inadaptés à la prévention, aux problématiques sociales et à la prise en charge continue des patients porteurs de pathologies chroniques".

Décloisonner, simplifier, mieux organiser

Si le temps n’est plus à la recherche de responsables, il est à la recherche de solutions, affirme le communiqué. Ainsi, poser les bases d’un service public territorial de santé, soit un "service public tenu au devoir de résultat, couvrant tous les territoires, organisé par les collectivités territoriales de tous niveaux, communes, établissement public de coopération intercommunale, départements, régions, ou encore par les hôpitaux publics, fondations, associations, universités etc."
 

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Pour les représentants des centres de santé, il est urgent d’organiser un service public territorial de santé, sans dépassements d’honoraires avec tous les acteurs, publics et privés à but non lucratif. Reprenant les mots du Président de la République qui affirmait, lors de ses vœux le 6 janvier dernier qu’il faut "fortement décloisonner, simplifier, mieux organiser, valoriser, reconquérir nos territoires", le communiqué réaffirme les propositions des centres de santé : renforcer la première ligne du système de santé en créant un service public territorial de proximité, faire reculer les déserts médicaux et oser les centres de santé, dépasser le paiement à l’acte, donner les moyens à la prévention et penser les territoires et la coopération entre acteurs de santé.

Déjà en janvier dernier, lors de leurs vœux à la presse, la FNCS, l’USMCS, l’IJFR et La Fabrique des centres de santé avaient formulé une ordonnance déclinée en six recommandations.

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