"Plus personne ne le nie. Les symptômes sont visibles. Patients et professionnels de santé en souffrance, insuffisance d’organisation et de moyens à tous les niveaux, le système de santé est en péril. Les organes vitaux sont menacés (…) Il y a urgence à un regard nouveau, urgence à une nouvelle organisation du système de santé." Lors de leur discours de vœux le 16 janvier au centre de santé Richerand dans le 10e arrondissement de Paris, les représentants des centres de santé – la FNCS, l’USMCS, l’IJFR et La Fabrique des centres de santé – ont décliné les six recommandations de leur ordonnance.
● Abandonner les régimes d’austérité amaigrissant et en finir avec le traitement symptomatique sans traitement de fond
"Où va-t-on en termes de dépenses de santé ? pour quel système et quelle organisation de la santé ?" C’est ainsi que Hélène Colombani, médecin généraliste à Nanterre et présidente de la Fédération nationale des centres de santé (FNCS), a détaillé cette première recommandation qui dit l’urgence de "changer de paradigme" : "Depuis des décennies, on parle de dépenses, de trous, de maîtrise de dépenses et avec la crise, on s’est rendu compte que le fait de ne pas avoir investi dans la santé, ça entraîne à moyen et long terme des coûts qui n’avaient pas été forcément calculés au départ", décrit-elle.
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Rappelant la part des dépenses de santé dans le PIB (11,3% en 2021), la médecin généraliste a rappelé l’importance d’avoir des indicateurs qui témoignent du bien-être de la population et non seulement les dépenses. Comme en Nouvelle-Zélande où ils ont introduit dans leur budget des objectifs de bien-être, notamment sur la santé mentale et périnatale. "À quand pour la France ?, a demandé Hélène Colombani. Il y a encore un pas à franchir : réfléchir plutôt en besoins en santé de la population et essayer de définir une organisation soutenable au niveau financier qui permet une bonne accessibilité aux soins sur l’ensemble des territoires et une accessibilité financière. Aujourd’hui, on a les prescriptions mais on attend que quelqu’un prenne le stylo…"