Mai 2022, une infirmière est agressée à Saint-Nazaire, en pleine intervention au domicile d’un patient. Le centre de santé À vos soins qui l’emploie, indiquant son "indignation et son violent sentiment d’injustice", n’avait pas tardé à réagir. À peine un mois plus tard, en juin, la structure équipait ses salariées de l’application App-Elles, disponible sur leur téléphone professionnel ou un bracelet connecté avec bouton poussoir pour déclencher une alerte si le téléphone n’est pas rapidement accessible. Les sept infirmières du centre de santé en sont donc équipées. "Il y a deux types d’alertes : celle de prévention, si la professionnelle veut indiquer qu’elle ne se sent pas en sécurité dans un quartier ou à l’approche d’un logement, puis la véritable alerte d’urgence en cas d’agressions, quelles qu’elles soient", indique Noémie Bregeon, codirectrice de la structure du centre de santé lors d’une réunion de la Confédération des centres de santé des Pays de la Loire. Ces alertes sont envoyées à des "protecteurs" choisis en amont.

Géolocalisation et micro

Au centre de santé, ces "protecteurs" sont les deux codirecteurs de l’association ainsi que l’autre infirmière travaillant au même moment. L’alerte se déclenche ainsi sur leurs téléphones : leur collègue sera géolocalisée, son micro se déclenchera et un enregistrement audio se mettra en place. "L’idée n’est pas que les protecteurs interviennent, mais plutôt qu’ils puissent prévenir les secours rapidement", explique Lou Fougère, coordinatrice des territoires pour App-Elles.

 

 

"Toutes les infirmières du centre ont très bien réagi quand on leur a fait part de ce choix, même si quelques-unes n’ont pas pris le bracelet connecté en plus. Elles se sentent rassurées et certaines ont d’ailleurs aussi installé l’application sur leur portable personnel, puisqu’elle est gratuite, poursuit Noémie Bregeon. Pour le moment, en six-sept mois, une seule alerte de prévention a été déclenchée par une collègue. Pour un centre de santé comme le nôtre, cela nécessite bien sûr d’indiquer des numéros de protecteurs et ainsi d’être toujours en alerte, mais on se dit que si notre collègue infirmière avait eu l’application en mai lors de son agression, l’intervention aurait sûrement été plus rapide..."

Le centre de santé met également en place d’autres actions sur la thématique des violences : des formations pour les secrétaires qui subissent des agressions au téléphone ou sur site, des échanges de pratique avec les collègues, des interventions à domicile en binôme dans certains cas. "Nous sommes, quant à nous, présents pour accompagner les équipes et répondre à leurs questions… L’objectif est de faire connaître au maximum cette solution", conclut Lou Fougère.

 

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