Au centre de santé, ces "protecteurs" sont les deux codirecteurs de l’association ainsi que l’autre infirmière travaillant au même moment. L’alerte se déclenche ainsi sur leurs téléphones : leur collègue sera géolocalisée, son micro se déclenchera et un enregistrement audio se mettra en place. "L’idée n’est pas que les protecteurs interviennent, mais plutôt qu’ils puissent prévenir les secours rapidement", explique Lou Fougère, coordinatrice des territoires pour App-Elles.

"Toutes les infirmières du centre ont très bien réagi quand on leur a fait part de ce choix, même si quelques-unes n’ont pas pris le bracelet connecté en plus. Elles se sentent rassurées et certaines ont d’ailleurs aussi installé l’application sur leur portable personnel, puisqu’elle est gratuite, poursuit Noémie Bregeon. Pour le moment, en six-sept mois, une seule alerte de prévention a été déclenchée par une collègue. Pour un centre de santé comme le nôtre, cela nécessite bien sûr d’indiquer des numéros de protecteurs et ainsi d’être toujours en alerte, mais on se dit que si notre collègue infirmière avait eu l’application en mai lors de son agression, l’intervention aurait sûrement été plus rapide..."
Le centre de santé met également en place d’autres actions sur la thématique des violences : des formations pour les secrétaires qui subissent des agressions au téléphone ou sur site, des échanges de pratique avec les collègues, des interventions à domicile en binôme dans certains cas. "Nous sommes, quant à nous, présents pour accompagner les équipes et répondre à leurs questions… L’objectif est de faire connaître au maximum cette solution", conclut Lou Fougère.