Comment obtenir des informations plus précises de la part de ses patients pour améliorer la finesse de son diagnostic et l'adaptation de son traitement? Une question que se sont posée les soignants de l’établissement public de santé Barthélémy Durand dans l'Essonne, et qui résonne avec les préoccupations de l'ARS Ile-de-France. La région se distingue par un nombre important de personnes vivant avec des troubles mentaux, notamment en ce qui concerne les addictions. L'Agence a donc fait de la santé mentale l'une des huit priorités de son programme régional de santé pour la période 2018-2022 et mise sur l'innovation pour réduire les inégalités territoriales d'accès aux soins.
Fin 2019, l'ARS a lancé un appel à innovation (qui sera renouvelé à la fin du mois de juin, dans les mêmes conditions) en lien avec la fabrique numérique des ministères sociaux. Présenté par une des psychiatres de Barthélémy Durand, Monsuivipsy fait partie des dix projets sélectionnés. Pour Emile Moawad, chargé de projet à la Direction de l'innovation de la recherche et de la transformation numérique de l'ARS, "nous rencontrons un vrai problème de tension pour les prises en charge. En Ile-de-France, le délai moyen entre deux rendez-vous, en centre médico-psychologique (CMP) ou en centre de suivi, est de plusieurs mois. Nous sommes en discussion sur ce sujet avec la Direction de l'offre de soin. Monsuivipsy ne va pas résoudre le problème de personnel, mais nous essayons, avec le numérique, d'apporter des solutions qui pourront réduire ces tensions".