Dans son rapport, l'Igas détaille plusieurs recommandations permettant d'aller "plus loin, à la mesure des besoins de prise en charge des patients et des aspirations des professionnels". Mais pour pérenniser cette évolution, les experts estiment notamment nécessaire "d'assurer la reconnaissance et la portabilité des compétences acquises". Avec un focus sur les infirmiers en pratique avancée (IPA) dont il faudrait "soutenir la formation et assurer la viabilité", "notamment par des mesures adéquates de revalorisation et de financement".
Les auteurs préconisent d'élargir le périmètre d'intervention des IPA en permettant aux patients de les consulter de leur propre initiative ou en laissant ces infirmiers prescrire certains médicaments ou des arrêts de travail. La mission propose également la création d'un statut d'IPA praticien, permettant notamment "la reconnaissance des IADE (infirmiers anesthésistes diplômés d'État) en tant qu'infirmiers en pratique avancée spécialisés".
Dans un communiqué, le Syndicat national des infirmier(e)s anesthésistes salue la proposition visant à leur créer "un espace statutaire adapté" et se félicite "qu'une grande partie de son argumentaire a(it) été jugé pertinent par la mission", mais note que "de nombreuses questions persistent", notamment concernant la formation.
Le Conseil national professionnel d'anesthésie-réanimation et médecine péri-opératoire (CNP-ARMPO) "salue" la proposition de définir un statut spécifique pour les IADE mais dénonce un argumentaire "rédigé de manière partisane, non professionnelle et à charge contre les médecins". Le rapport de l'Igas, toutefois, "ne juge pas opportun de créer, dans le contexte actuel, une profession de santé intermédiaire ex nihilo". Une proposition qui avait également été rejetée par l'Assemblée.
"Nous devons nous appuyer davantage sur la pratique avancée dont on voit qu'elle n'est pas suffisamment montée en charge dans le cadre existant, et nous devons aller plus loin dans la reconnaissance des compétences. Ce sont les outils parmi les plus efficaces à court terme pour libérer le temps médical dont nous avons tant besoin", a commenté le ministre de la Santé, Olivier Véran, dans un communiqué.
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