Les plateformes territoriales d’appui (PTA), réponse au besoin d’appui à la coordination des soins exprimé – ou seulement ressenti – par le médecin généraliste ou l’équipe de premier recours ? Rappelons-le, le médecin généraliste a la responsabilité "d’orienter ses patients, selon leurs besoins" et de "s’assurer de la coordination des soins nécessaire à ses patients" (article L.4130-1 du code de la santé publique). Plusieurs outils (système d’information, nouveaux modes de rémunération, référentiels de pratiques médicales…) peuvent l’y aider, de même qu’au plan organisationnel, maisons, pôles et centres de santé, et désormais communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS, voir notre numéro de décembre 2017), favorisent cette coordination au plus près du patient.



Catherine Holué, rédactrice-en-chef. 
 

Dans la très grande majorité des cas, le médecin traitant qui connaît l’histoire du patient, son environnement, son contexte social, peut lui-même assurer sa bonne orientation dans le système de santé. Mais pour les patients en situation complexe, c’est-à-dire, selon la définition proposée en 2012 par la Direction générale de l’offre de soins, les patients appelant un recours à une diversité d’intervenants dans les différents champs (sanitaire, social et médico-social), le médecin ou l’équipe de premier recours peut avoir besoin d’un appui. Cet appui doit lui permettre "de gagner du temps, de mieux évaluer la situation et de mobiliser l’ensemble des ressources nécessaires afin de garantir un parcours efficient (maintien au domicile, anticipation des hospitalisations, sortie d’hospitalisation dans les meilleures conditions)".

D’abord identifié dans le cas de la prise en charge des personnes âgées et de pathologies ciblées, ce besoin d’appui a donné lieu dès 2002 à la création de dispositifs intégrant dans leur activité une fonction de coordination des soins : réseaux de santé, maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), centres locaux d’information et de coordination (CLIC), maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer (MAIA, élargies ensuite à l’ensemble du public âgé en perte d’autonomie), expérimentations du parcours de santé des aînés (PAERPA)… Des dispositifs nombreux, aux compétences cloisonnées, peu lisibles pour les médecins et finalement coûteux pour les finances publiques, a pointé l’Igas en 2014.

Dès lors, les PTA créées par la loi de santé de janvier 2016 se doivent d’enfin confirmer un postulat : une coordination efficace en appui aux médecins permet d’améliorer la qualité des soins dans un système de santé complexe et fractionné, et de faire des économies. Et ce, sans exclusive de pathologie ou de population, et tout en coordonnant les acteurs et dispositifs déjà en place… 

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