2 questions au Pr Dominique Somme, responsable du diplôme d'Etat infirmier en pratique avancée à l'Université de Rennes. 

Comment s’est construite la maquette de formation ?

Comme le décret précise en détail le déroulé de la formation, nous n’avons eu qu’à donner corps à ce projet d’enseignement. Il me semble important en revanche d’insister sur la question du temps plein. En tant qu’université, nous validons l’équivalent d’un temps plein de formation, soit 60 ECTS qui représente chacun entre vingt-cinq et trente-cinq heures de travail. Le calcul est vite fait : pour l’année, cela équivaut à trente-cinq heures de travail hebdomadaire. D’où notre conviction : un temps plein, dédié à la formation, est nécessaire… Mais nous sommes conscients que les financements sont insuffisants et que, souvent, cela s’apparente davantage à un projet personnel. Il y a cependant une certaine hétérogénéité entre les universités. Nous avons défini (en nous basant sur les exigences des autres masters) une formation sur deux à trois jours de cours hebdomadaires en présentiel et l’équivalent de deux jours de travail personnel. Je ne m’explique pas les différences entre les facultés qui proposent le diplôme, qui sont, pour le moment, tolérées par le ministère de l’Enseignement supérieur. Nous lui avons fait remonter nos interrogations et il semblerait qu’il se pose aussi cette question. Pour l’heure, il prévoit de faire un retour d’expérience avec toutes les universités impliquées… Au-delà de cette initiative, le ministère devrait, selon moi, préciser les règles et les faire respecter.

La question des lieux de stage se pose encore pour la ville. Comment y avez-vous répondu ?

Deux stages sont prévus : deux mois la première année et quatre mois la deuxième. Cette année, il a été possible de répartir les étudiants selon leurs souhaits entre des terrains de stage hospitaliers, trois MSP, une plateforme territoriale d’appui (PTA), un réseau SLA et un centre de santé. Plusieurs terrains de stage auront également lieu à l’étranger (Canada, Suisse, Pays-Bas). En première année, les missions sur le lieu de stage sont définies en concertation par la structure d’accueil et l’université tandis que les exigences universitaires déterminent celles de la deuxième année. Si les grandes lignes du diplôme ont été fixées par le décret, dans la pratique, il a fallu tout inventer ! Nous avons demandé aux futurs étudiants de définir des fiches types par lieu de stage ainsi que leurs attentes face à la formation… que nous avons transmises aux formateurs. Heureusement, les collègues universitaires ont été très réceptifs. Dans quelques semaines, nous prévoyons un temps d’échange avec nos premiers IPA afin d’avoir un retour sur cette première année. Et peut-être envisager quelques adaptations à la marge. Notre ambition est d’augmenter notre capacité d’accueil : des 18 étudiants cette année (5 libéraux et 13 hospitaliers) à une trentaine !

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