Quatre fédérations de centres de santé infirmiers craignent pour l’avenir de leurs établissements si le gouvernement ne leur verse pas les financements prévus en 2021 pour revaloriser les salaires de leurs salariés. "Gérés par des organismes à but non lucratif (…), les centres de santé infirmiers sont en première ligne dans la prise en charge de la population (…). Souvent situés en zone rurale ou en quartiers prioritaires, ils sont également une réponse à la désertification médicale", précise le communiqué publié par ces quatre structures (Adedom, Una, ADMR et C3SI) qui gèrent environ 300 centres en France et emploient plus de 4 000 personnes.

En 2021, l’avenant 43 à la convention collective de la branche de l’aide, de l’accompagnement, des soins et des services à domicile avait acté une revalorisation des salaires dans les centres de santé infirmiers. Soit une hausse des salaires de 15% en moyenne dans la branche associative de l'aide à domicile, explique à franceinfo Hugues Vidor, directeur général de l'Adédom. "Les financements publics attendus ne leur parvenant pas, ces structures associatives (…) ont été contraintes de puiser sur leurs fonds propres pour revaloriser les salaires", poursuivent les fédérations. Un effort de trésorerie qui a fragilisé l’équilibre budgétaire des organismes, qui demandent que "les pouvoirs publics améliorent le circuit de financement" et "travaillent sur une clarification du fléchage des fonds", précise le journal. Alors que Ronan Eliot, directeur général de la Confédération nationale des centres de santé (C3SI), déplore au micro de franceinfo, un déséquilibre entre les charges salariales revalorisées, pour des actes dont les tarifs n'ont pas augmenté depuis dix ans. Il appelle donc le gouvernement à "s'asseoir autour de la table" et repenser le modèle économique des centres de santé infirmiers

A franceinfo, le ministère de la Santé a expliqué avoir "confié une mission à l'Inspection générale des affaires sociales sur ce sujet", et qu'elle mène "des discussions régulières avec ces fédérations" dans le but d'instruire leurs propositions. Si le gouvernement a accordé, via le Fonds d'intervention régional (FIR), une aide d'urgence de 4 millions en février 2022, cette somme est jugée insuffisante par les fédérations, qui demandent 11 millions d'euros pour compenser ces sommes ainsi qu’une clarification sur le fléchage des fonds afin de pérenniser leur activité.

[Avec France Info]
 

RETOUR HAUT DE PAGE