Article publié dans Concours pluripro, février 2023

"Plus personne ne le nie. Les symptômes sont visibles. Patients et professionnels de santé en souffrance, insuffisance d'organisation et de moyens à tous les niveaux, le système de santé est en péril. Les organes vitaux sont menacés (…) Il y a urgence à un regard nouveau, urgence à une nouvelle organisation du système de santé." Une urgence qui s'exprime dans une ordonnance rédigée par la FNCS, l'USMCS, l'IJFR et La Fabrique des centres de santé, à décliner en six recommandations.

 

• Abandonner les régimes d'austérité amaigrissants

"Depuis des décennies, on parle de dépenses, de maîtrise des dépenses, et avec la crise, on s'est rendu compte que le fait de ne pas avoir investi dans la santé, ça entraîne à moyen et long terme des coûts qui n'avaient pas été calculés au départ." C'est ainsi qu'Hélène Colombani, médecin à Nanterre et présidente de la FNCS, a détaillé leur première recommandation, qui dit l'urgence de "changer de paradigme". La médecin a insisté sur le fait qu'en France, "il y a un pas à franchir : réfléchir plutôt en besoins en santé et essayer de définir une organisation soutenable au niveau financier. Aujourd'hui, on a les prescriptions, mais on attend que quelqu'un prenne le stylo…"

 

• Miser sur un service public de santé de proximité

Rapports du Hcaam, de l'Igas, du HCSP… Si les rapports ne manquent pas, il faut maintenant "passer à la prescription". Comment ? En renforçant l'organisation des soins primaires, notamment en assurant un accès aux soins équitable, une offre de consultation de soins non programmés, de visites à domicile, un accès médico-social… Autant de services à coconstruire avec les usagers. "L'idée n'est pas de tout réinventer mais de revoir la posture pour se demander ce qu'on peut leur proposer", ajoute-t-elle. Une posture qui sous-tend une vraie réflexion sur le système de soins primaires, son organisation et son mode de rémunération afin "d'éviter la dispersion dans le système de soin et la prise en charge fractionnée du patient".

Il faut réimplanter le service public par la santé
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