Alors que les centres de santé Cosem ont été placés en redressement judiciaire en mai dernier, les deux administratrices, désignées par le tribunal administratif de Paris pour analyser la situation, estiment qu’il faudrait se séparer de cinq centres afin de stabiliser les comptes de l’association. "Leur première idée était de se séparer de cinq centres pour faire rentrer de l’argent frais au Cosem et se laisser le temps de voir venir…", indique Muriel Saint-Omer, déléguée syndicale CGT santé privée au Progrès.


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Comme le rapporte le quotidien, une annonce concernant la cession de cinq centres de santé privés, aurait été publiée sur le site de l’association syndicale professionnelle d’administrateurs judiciaires (Aspaj), dont ceux de Saint-Etienne, Lyon, Paris 8e, Amiens et Tours. "Ces cinq centres sont déficitaires car de création récente. En soi, ce n’est pas anormal, il faut souvent plusieurs années pour qu’un centre trouve son équilibre d’exploitation, indiquent Catherine Poli et Julie Lavoir, les administratrices en charge du dossier Cosem. Le problème est que le Cosem n’a pas les moyens de financer le développement de ces centres et les résultats déficitaires propres à chacun. La direction ne peut donc plus mettre en danger les autres centres, ce qui arrivera si ces pertes se poursuivent pendant plusieurs mois consécutifs et consomment la trésorerie."

Une décision formellement contestée et dénoncée par la déléguée syndicale. "Ce sont les centres les moins rentables, mais on ne veut pas les perdre ! Si on les vend, ce sera pour une bouchée de pain, alors qu’ils nous ont coûté des millions." Selon les informations de nos confrères du journal local, le montant des travaux réalisés aux Galeries Dorian à Saint-Etienne n’a jamais été dévoilé par Daniel Dimermanas, directeur général du Cosem, mais ils s’élèveraient à plus de 10 millions d’euros. Pour rappel, Daniel Dimermanas et sa famille sont suspectés de malversations financières et une enquête sur sa gestion financière est en cours. 

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Les deux administratrices auraient, depuis, abandonné l’idée d’une vente partielle, faute d’offre ferme. "Elles vont ouvrir une cession globale. Les repreneurs seraient donc obligés de reprendre l’ensemble du Cosem. Y compris ses millions d’euros de dettes", précise Muriel Saint-Omer. Cependant, il se peut qu’un repreneur ne soit pas trouvé, ce qui risquerait de faire réapparaître cette option de cession partielle. "Ils ont prévu un plan de sauvegarde de l’emploi et la vente des centres qui font perdre le plus d’argent, avec la possibilité qu’ils n’aient plus rien à voir avec du médical."

Au total, 120 salariés sont concernés. "Ils se demandent ce qui va se passer pour eux." Rien que dans le centre de Saint-Etienne, ce sont 44 salariés, dont 17 praticiens, mais aussi de nombreux patients (5.000 passages seraient comptabilisés chaque mois dans le centre de santé) qui se retrouveraient alors privés de structure de santé. "L’appel d’offres est imminent et la date limite de dépôt des offres sera fixée début janvier 2024. Nous aurons alors une visibilité sur les acteurs en capacité de redéployer l’activité du Cosem et d’en assurer sa pérennité. Si ce n’est pas le cas, il faudra se résoudre à fermer les centres déficitaires", précisent les deux administratrices. "Nous aurons une plus grande visibilité sur le devenir du Cosem début janvier avec la réception des offres de reprise ou tout projet qui assure le maintien de l’activité et son financement sur le long terme."

 

[Avec le Progrès]

 

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