La médecine générale étant "la seule spécialité ne comportant que trois années de formation en 3e cycle (internat)", "la diversité et la richesse de la médecine générale légitiment la mise en place d’une 4e année de formation pour tous ses internes". Une mesure présentée au PLFSS pour 2023 et à laquelle les centres de santé comptent bien contribuer, affirme un communiqué commun publié ce lundi par cinq organisations : la Fédération nationale des centres de santé, l’Union syndicale des médecins de centres de santé, l’Institut Jean-François Rey, la Fédération nationale de formation des centres de santé et La Fabrique des centres de santé.

Si depuis "plus de dix ans, l'exercice pluriprofessionnel coordonné en structure de soins primaires est au cœur des politiques publiques" et que "la majorité des jeunes médecins généralistes en formation souhaitent exercer en équipe", il serait impensable que cette 4e année d’internat se fasse en cabinet isolé, "d’autant moins dans des ‘déserts médicaux’", précisent les signataires, qui estiment que la supervision du maître de stage universitaire (MSU) est la garantie de la "qualité des prises en charge et la sécurité des patients". Une 4e année d’internat qui "ne doit déroger à aucune règle des stages du 3e cycle des études médicales, tant en encadrement qu’en rémunération", poursuivent-ils.

4e année : ce qu’elle doit être

Terrains de stage diversifiés "alliant pratique clinique et promotion de la santé populationnelle dans le cadre d’un travail en équipe" ; maquettes de stage mixtes associant les centres et maisons de santé, les centres de protection maternelle et infantile, et les centres de santé sexuelle ; rémunération forfaitaire identique dans toutes les filières universitaires ; nouveaux MSU en médecine générale ;  formations "complémentaires et innovantes" (formations à l’enseignement, à la recherche, à la coordination de structures pluriprofessionnelles, à la santé populationnelle et aux politiques de santé) ;  revalorisation de l’accueil des internes au sein des équipes dans les conventions nationales des centres et maisons de santé ; financement dédié aux centres et maisons de santé universitaires pour la formation des étudiants et pour la recherche en soins primaires…

Il est nécessaire de se positionner aujourd’hui, explique Frédéric Villebrun, président de l’USMCS, parce que "les choses s’accélèrent", notamment depuis cette proposition de rémunérer les étudiants aux actes produits, "comme en médecine libérale", précisait, Bruno Retailleau, député LR expliquant que cela permettrait "d''installer - provisoirement, certes – 3 500 à 4 000 jeunes médecins généralistes sur l'ensemble du territoire (...). Ça leur permet d'être rémunérés de façon attractive", a précisé le chef de file de cette proposition de loi. "Ce qui reviendrait, pour ces internes, d’enchaîner les actes pour assurer leur rémunération, soutient, pour sa part, le médecin généraliste au CMS de Champigny sur Marne. Ce qui est inacceptable !" D’autant que ce paiement à l’acte est "complètement antinomique au travail d’équipe, à la formation pluriprofessionnelle, à la supervision du maître de stage universitaire…"

Pour les signataires du communiqué, "cette 4e année doit permettre aux étudiants de travailler en pluriprofessionnalité, d’avoir des exercices mixtes au sein même de la ville". Dénonçant le financement "symbolique" accordé pour l’accueil des étudiants – quelques centaines de points pour le centre de santé par an [1 point = 7 euros, NDLR] –, Frédéric Villebrun regrette que tout le travail et l’organisation nécessaires pour l’accueil, la mise en place et la coordination ne soient pas correctement rémunérés. "Si en plus, il faut intégrer une 4e année, il faudra une vraie mise en avant et un vrai investissement", poursuit-il. Ce n’est qu’à ces conditions qu’ils accepteront cette 4e année : "Telle qu’elle est envisagée aujourd’hui, on la refuserait."

 

 

 

 

 

 

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