Dispositif
Depuis cet été, le département de l’Allier (Auvergne-Rhône-Alpes) a mis en place un dispositif expérimental pour une durée de 3 ans, qui permet à des infirmières d’effectuer des actes de cardiologie à domicile, afin de pallier le manque de spécialistes sur le territoire.
Le département de l’Allier ne compte que 7 spécialistes en médecine vasculaire pour 100.000 habitants, selon les chiffres 2023 de la Drees. Dans ce contexte, le centre hospitalier (CH) Cœur du Bourbonnais a donc imaginé et développé Cardio+, un dispositif permettant à des IDE spécialisées en cardiologie, de se déplacer auprès des patients dépendants, afin de réaliser certains actes (électrocardiogrammes, échographies, adaptation d’un traitement ou encore un suivi après une opération). "Ça évite de transporter des patients fragiles, limite les frais, et contourne les délais d’attente trop longs pour une consultation", explique Elisa Mounin, l’une des deux infirmières de l’Allier, ayant pris part à ce dispositif, au quotidien La Montagne.
L’équipe se compose de 2 infirmières "itinérantes" détachées du CH Cœur du Bourbonnais, ainsi que d’une IPA. Cette dernière qui se situe à Lyon, effectue des consultations en visio et accompagne par la suite les patients dans un parcours de soins avec un suivi nutritionnel ou psychologique par exemple. Plusieurs cardiologues ainsi que des médecins volontaires participent également à Cardio +, en recevant les résultats et en chapeautant les suivis. Cette équipe peut se mobiliser lorsqu’un professionnel de santé estime avoir besoin de leur aide pour effectuer une prise en charge rapide d’un patient. "On peut par exemple effectuer le rendez-vous cardiologique demandé par un anesthésiste avant une intervention", précise Elisa Mounin.
Pour l’heure, une quarantaine de patients du territoire bourbonnais (au nord de Vichy), dont une grande majorité se situe en Ehpad, ont pu bénéficier de Cardio+. L’équipe détachée du CH peut également se rendre directement chez les patients. L’expérimentation, mise en place pour une durée de 3 ans, est financée par le ministère de la Santé (7 millions d’euros) et huit départements de quatre régions différentes, sont concernés. En cas de résultats probants de Cardio+ en 2026, les actes du dispositif pourraient être inscrits dans le droit commun et être remboursés par la sécurité sociale.
[Avec La Montagne]
