"Le kiné voit son expertise reconnue, le médecin généraliste n’a plus son agenda encombré avec des rendez-vous pour douleurs lombaires, et le patient se retrouve plus rapidement entre les mains du professionnel de santé le plus pertinent pour le prendre en charge, liste Maxime Bertolini, coordinateur du pôle de santé interprofessionnel de Saint-Martin d’Hères (Isère). Ça c’est, sur le papier, ce à quoi doit servir le protocole de coopération 'Prise en charge de la douleur lombaire par le masseur-kinésithérapeute', mis en place depuis mars 2022 dans notre structure. Dans la réalité c’est un peu plus complexe !"
Sur les 53 professionnels que regroupent cette MSP multisite, une quinzaine – huit médecins généralistes et cinq kinés (sept à partir de janvier) sont impliqués dans le protocole. "Plus particulièrement ceux qui travaillent dans des structures qui ont des secrétariats physiques", précise Maxime Bertolini, qui ajoute que le terme "accès direct" n’est pas celui qu’il est bon d’employer dans ce contexte "car le médecin généraliste reste impliqué, il s’agit avant tout d’une délégation de tâche du médecin vers le kiné".
En effet, le protocole validé au niveau national par la Haute autorité de santé et traduit au JO le 6 mars 2020, affirme la possibilité, au sein d’équipes pluriprofessionnelles, de mettre en place des binômes médecin déléguant-kiné délégué étoffés d’une formation commune de dix heures pour définir les contours de ce partage de compétences : accueil et orientation du patient, coordination, gestion des arrêts de travail, prescription d’antalgiques…