Coopération
Au Nord de Toulouse, une MSP actuellement multisites a mis en place un protocole de soins non programmés en lombalgie en accès direct. La composition de la structure – une trentaine de professionnels de santé, dont 5 médecins et 10 à 15 kinés – incite à la mise en place d’un tel protocole, qui repose sur la délégation de tâches et le partage de compétences.
Article publié dans Concours pluripro, mars 2022
Quand on lui parle de désert médical, Mathieu Noirot soulève d’emblée le paradoxe qui existe entre "la définition des déserts médicaux et celle des zones sous-dotées pour les autres professions". Par exemple, la région des Landes, où il a exercé pendant quatre ans, était considérée un désert médical mais pas un désert en kiné "alors qu’il y avait trois à quatre semaines d’attente pour un rendez-vous". Ce serait donc plus juste, estime-t-il, de parler plus largement de "désert en santé". De 2017 à 2021, le masseur-kinésithérapeute exerce à la MSP du Tursan, à Samadet. Une équipe "bien organisée", épaulée par une infirmière Asalée, "gros point positif qui a permis de faciliter le travail des médecins et d’assurer le suivi des patients", à tel point que les généralistes "ne ressentaient pas le besoin de leur dégager davantage de temps médical". Finalement, les kinés étaient plus débordés, s’amuse-t-il : "Un protocole d’accès direct n’avait donc pas lieu d’être. D’autant que les kinés avaient prévu des créneaux d’urgence libres permettant de recevoir le patient sous 24 ou 48 heures."
Septembre 2021. Mathieu Noirot quitte Samadet, direction Labastide Saint-Sernin, au nord de Toulouse, "vers [ses] origines". Une MSP actuellement multisites labellisée "en plein Covid", avec une forte volonté des médecins de mettre en place un protocole de soins non programmés en lombalgie en accès direct. La composition de la maison de santé – une trentaine de professionnels de santé, dont 5 médecins et 10 à 15 kinés – incite à la mise en place d’un tel protocole, qui repose sur la délégation de tâches et le partage de compétences. "Le kiné possède toutes les compétences pour évaluer les 'drapeaux rouges', soit les possibles contre-indications ou les signes de pathologies sévères, et les 'drapeaux jaunes' qui permettent d’établir un diagnostic dans notre champ musculosquelettique", précise-t-il. Une solution, donc, dans les déserts médicaux car le kiné peut recevoir directement le patient et donc accélérer la prise en charge ou le réorienter si besoin.
