MSP Grande SyntheArticle publié dans Concours pluripro, mars 2022

C'est la première structure d’exercice cordonné sur le littoral dunkerquois. Ouverte depuis octobre 2018, la MSP du Kruysbellaert, située entre Petite-Synthe et Grande-Synthe, compte dix professions de santé, médicales, paramédicales et sociales, explique Florane Lemee, alternante en coordination, présente à la MSP deux jours par semaine. Une diversité professionnelle qui permet de proposer un accompagnement global des projets de santé assurés par cette MSP qui couvre trois quartiers prioritaires : Saint-Pol-surMer Quartiers Ouest, Banc Vert Île Jeanty-Carré de la vieille-Jeu de Mail et Albeck-Europe-Moulin. "La population étant très hétérogène et confrontée à des problèmes socio-économiques, on a travaillé sur l’accueil et l’orientation des patients : renfort au niveau du personnel d’accueil, interprétariat, axe prévention… De plus, des assistantes sociales de la Carsat sont présentes toutes les semaines pour aider aux démarches administratives", précise-t-elle. Améliorer l’accès aux soins "dans un quartier défavorisé où les patients subissent la double peine d’être en moins bonne santé, avec une espérance de vie réduite, et d’avoir une difficulté d’accès à des soins de qualité faute de soignants", note le Dr Christophe Berkhout, médecin généraliste. Le projet de santé s’articule donc autour de trois axes : pathologies chroniques, prévention et orientation psycho-médicosociale. Un travail de coordination permet également de repérer les organismes d’accompagnement social et médicosocial qui maillent le territoire pour orienter les patients vers les acteurs les plus pertinents en fonction de leurs besoins.

Démarche participative

Pourquoi s’installer dans un désert médical ? "C’est une position éthique, répond le médecin. Soit on a fait dix années de médecine pour son propre petit confort en s’installant dans une zone où les gens sont en bonne santé et consomment beaucoup de soins. Soit on s’installe là où la population a vraiment besoin de nous." Mais attirer les jeunes généralistes pour travailler en MSP est "difficile", estime-t-il, en raison des charges élevées : "Mais ces charges correspondent à une libération de tâches administratives qui fait gagner du temps, et à une collaboration interprofessionnelle qui améliore l’efficacité de l’investissement professionnel. On est donc recentrés sur notre cœur de métier avec une efficacité majorée, ce qui permet une meilleure productivité, donc un gain d’honoraires supplémentaire, qui compense le coût des charges. On ne travaille pas moins de temps et on ne gagne pas plus d’argent, mais la satisfaction professionnelle est meilleure et protège du burn out." Contrer la désertification médicale passe, selon lui, par la suppression du paiement à l’acte, la mise en place de la capitation et la création de pôles de formation décentralisés des villes de faculté.

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