67% des familles estiment que la prise en charge de leur enfant atteint d’un trouble DYS n'est pas adéquate. C’est ce que révèle une enquête publiée mardi par la Fédération française des DYS (FFDys) et l'entreprise Poppins, et qui fait état du manque de coordination entre le milieu médical et scolaire. 

Souvent très impactées par la prise en charge de leurs enfants, les familles considèrent dans 90% des cas que la gestion de la rééducation de leur enfant est un poids pour elles. En cause notamment, "les répondants ont déclaré passer en moyenne six heures par semaine pour accompagner leur enfant pour sa prise en charge" et ont parcouru en moyenne "45 km par semaine" dans le cadre de cet accompagnement.  

À ses difficultés s'ajoute parfois une baisse des résultats de la prise en charge et/ou de la motivation de l'enfant. Par conséquent, 32% des familles déclarent avoir déjà fait “une pause dans la prise en charge". Une pause qui peut avoir de nombreuses conséquences sur les résultats de la rééducation et le diagnostic d'autres troubles, sachant par exemple que les enfants concernés par l'enquête ont en moyenne 2 à 3 troubles.  
 

Santé et éducation, des liens fragiles

Dans 89% des cas, ces troubles sont repérés par les familles (89 %), mais aussi par les enseignants de la maternelle (29%) et de primaire (37%). Les médecins scolaires n'ont, eux, été cités que par 3 % des répondants. Pourtant, la solution se trouve bien à l'école, estime Nathalie Groh, présidente de la FFDys. Que ce soit pour le repérage, avec, "pourquoi pas des IPA scolaires", et tout au long de la prise en charge.  
 

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Aujourd'hui, 33 % des enfants bénéficient de séance de rééducation sur le temps scolaire, un chiffre en hausse, explique la fédération, mais encore insuffisant. Trop d'enfants suivent encore ces séances sur l'heure du déjeuner, après l'école, ou les jours sans école, "c'est-à-dire sur leur de loisir, de repos ou de devoirs", indique l'enquête.  
 

Source : Enquête FFDys & Poppins 
 

Orientés le plus souvent vers les orthophonistes, les enfants peuvent aussi être orientés vers des psychomotriciens, des orthoptistes, des neuropsychologues, des psychologues, des ergothérapeutes et des médecins généralistes. Une prise en charge pluripro qui “perd” parfois les parents. L'intervention d'un référent (de préférence le médecin de famille) est une solution, mais là encore, 42% des répondants déplorent de manque de référent, notamment à cause du "manque de formation des médecins généralistes", estime la présidente de la fédération : "Les familles sont souvent responsables de coordonner les différents acteurs (médecins, enseignants, thérapeutes), ce qui est source de stress", conclut l'enquête. L'un des répondants s'insurge en ce sens : "Le parcours de soins tel que décrit dans les documents de la Haute Autorité de Santé n'existe pas en pratique. C'est aux parents qu'il revient de coordonner les soins." 
 

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D'autres barrières s'abattent encore sur le parcours de soins : faible disponibilité des professionnels de santé, délais de rendez-vous, manque d'information, et coûts financiers. 30% des répondants déclarent d'ailleurs avoir déjà eu recours à des aides financières ou des subventions pour couvrir les coûts liés aux troubles de leurs enfants.  
 

Obstacles rencontrés par les familles pour accéder aux prises en charge :  

Source : Enquête FFDys & Poppins 
 

Ces témoignages mettent en lumière le rôle des aidants familiaux dans la coordination des soins des enfants DYS. Souvent épuisées, 58 % des familles ont dû aménager le temps de travail d'un parent pour permettre une prise en charge adéquate. Un parcours "long, fastidieux, éprouvant, mais nécessaire", décrit l’un des parents. 
 

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