Article publié dans Concours pluripro, avril 2023
C'est une mission encore peu commune pour les CPTS. La prise en charge des troubles du neurodéveloppement (TND) fédère pourtant une vingtaine de professionnels de la CPTS Centre Alsace (Grand Est). "L'envie de travailler de façon coordonnée sur ce sujet est venue de notre expérience de terrain. J'ai souvent eu besoin d'échanger avec l'ergothérapeute ou la psychomotricienne, par exemple, retrace Marie-Christine Cosse, orthoptiste dans une commune proche de Sélestat. En tant que parent d'un enfant multi-dys, je connais aussi l'importance pour les patients de trouver des professionnels qui se coordonnent entre eux." De leur côté, un groupe d'orthophonistes avait pris l'habitude, avant la crise sanitaire, de se réunir de manière informelle pour discuter de pratiques professionnelles ou développer leurs connaissances en invitant des spécialistes. Un premier projet d'équipe de soins primaires ayant été abandonné pour des raisons administratives, toutes ces énergies se sont redirigées à la faveur du projet désormais porté au sein de la CPTS.
"L'objectif est d'améliorer la coordination des parcours de soins, mais on veut aussi informer les professionnels de la santé ou de l'éducation sur ce que sont les TND et les prises en charge qui existent", détaille Claire Schmitt-Moeglin, psychologue. À cet effet, deux temps d'échanges ont été organisés en début d'année, l'un à destination des soignants, l'autre des enseignants, en forte attente d'éléments fiables. "On demande à l'école d'inclure un grand nombre d'enfants, qui, par ailleurs, trouvent de moins en moins de structures pour les accueillir. L'inclusion en milieu scolaire demande des aménagements en termes de pédagogie, d'espaces, d'organisation du temps… mais on ne donne pas de moyens supplémentaires aux enseignants et ils ont difficilement accès à des formations", rapporte-t-elle. Les postes d'accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) restent également précaires et souvent insuffisants pour répondre à tous les besoins. "On souhaite être identifiés par les personnels de l'Éducation nationale comme des personnes-ressources", poursuit-elle.