“Comment enrayer le déclin des soins de 1er recours ?” C’est la question qui a été posée le 4 juin à la dernière séance des Contrepoints de la santé, quelques semaines après la publication, le 13 mai dernier, d’un rapport de la juridiction sur “L’organisation territoriale des soins de premier recours”. Un premier recours qui est “au cœur des préoccupations des Français”, avait rappelé devant la presse son président, Pierre Moscovici. 

 

Dans ce rapport, la Cour des comptes livre un constat “sévère”, concède Véronique Hamayon, présidente de la 6e chambre de la Cour des comptes. Un constat qui n’est que le reflet de la “situation, qui est réellement problématique”, et qui ne se serait “pas améliorée, en dépit de nombreux outils mis en place” ces vingt dernières années, au fil des lois traitant de la santé, ajoute-t-elle, aussi pertinents que soient ces outils, pris indépendamment (comme l’assistant médical). Pire, pose-t-elle, la situation “s’aggrave” et des “inégalités se creusent entre les territoires”, les aides ne bénéficiant pas toujours à ceux qui en ont le plus besoin.   

Comment y remédier ? Par une “stratégie globale”, avec des objectifs nationaux “quantifiés” et des “indicateurs permettant de mesurer les résultats obtenus”, rapporte la magistrate. Mais aussi “coordonnée”. Cette stratégie serait pilotée par les agences régionales de santé, mise en œuvre par les départements, et déclinée sur “chaque territoire, bassin de vie, CPTS”, poursuit-elle. Réfutant que ce serait modelé par le haut : “On évoque l’ensemble des acteurs et la nécessité impérieuse de les faire travailler ensemble.”  

Si les professionnels de santé valident cet appel à se coordonner au service d’un “objectif partagé” et s’accordent sur un “cadre national”, Franck Devulder, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), a insisté sur la nécessité de “laisser la liberté d’organisation dans les territoires”. Alors que David Guillet, président de la Fédération des communautés professionnelles territoriales de santé (FCPTS), prône pour sa part une “agilité” territoriale, basée sur un diagnostic et milite en ce sens pour un observatoire annuel par CPTS des installations et désinstallations. Pour Véronique Hamayon, il faut “laisser une flexibilité aux acteurs de terrain pour s’organiser car eux seuls sont à même de répondre aux besoins qu’ils identifient. Mais si on laisse faire sans cadrage général, sans orientation, on obtient des aberrations.” 

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