Le secteur de la santé fait grise mine. L’hôpital est malade, et la ville est en crise. Le 14 janvier dernier, plus de 1 000 chefs de service ont déposé collectivement une démission de leurs fonctions administratives pour dénoncer la situation « dramatique » de l’hôpital public. Début janvier, 16 professions libérales « qui transportent, soignent, conseillent et défendent nos concitoyens » étaient appelées à une grève « glissante » pour affirmer « leur volonté d’être exclues de la réforme des retraites », avant de brandir la menace d’une grève illimitée à compter du 3 février prochain. Si la crise des urgences a lancé les premières hostilités en mars dernier, la force de la mobilisation – 267 services encore en grève au 3 janvier dernier, notait le Collectif InterUrgences – a maintenu le cri d’alerte. La coupe était déjà bien pleine. Aujourd’hui, elle déborde.

Il faut faire évoluer le système de santé en profondeur et repenser son organisation. Notamment le précieux lien ville-hôpital. D’autant que les situations sont de plus en plus complexes et les besoins en santé communs à bon nombre de territoires : vieillissement de la population, croissance de la prévalence des maladies chroniques et des facteurs de risque liés au mode de vie, désertification médicale… Ces besoins s’étant complexifiés, les équipes – et, plus largement, les politiques nationales – ont dû revoir leur organisation, redessiner les contours de certains postes, et intégrer de « nouveaux métiers » dans leurs murs. Professionnel du soin (infirmière en pratique avancée) ou du médicosocial (écrivain public), l’objectif de ce renfort est double : faciliter la coordination entre les membres de l’équipe et proposer une meilleure prise en charge au patient. Un vrai partage des tâches, une cohabitation physique, un dialogue à réinventer…

Les défis sont nombreux car « l’acceptation de changer les hiérarchies ou de faire évoluer les tâches demande un vrai travail », explique Cécile Fournie r, chargée de recherche à l’Irdes. Mais un travail nécessaire, car  c’est aussi là que le projet collectif prend forme, porté par le souci de « faire ensemble ».

Qui sont ces « super-infirmières » venues en renfort ? Quel rôle pour les assistants médicaux censés libérer du temps médical ? Comment intégrer un médiateur en santé ? Notre dossier pose la question de ces nouveaux métiers qui répondent concrètement à de nouveaux besoins. Des profils, nouveaux aujourd’hui, qui consolideront très probablement l’équipe de soins primaires de demain

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