"Le constat est parti des hôpitaux du GHU Nord de l’AP-HP, explique Marianne Hochet, cadre de direction au Réseau de prévention des addictions (RESPADD) qui a développé le dispositif "Consultation alcool post-urgence" (CAPU). "En l'occurrence les hôpitaux de Saint-Louis, Fernand-Widal et Lariboisière, d'autant que ces deux derniers se situent en face de la gare du Nord, un lieu de consommation assez marqué", ajoute celle qui a développé le dispositif "Consultation alcool post-urgence" (Capu). "Le service des urgences de ces hôpitaux reçoit beaucoup de patients alcoolisés ou qui se présentent avec un autre motif, mais qui ont une consommation d'alcool à risque. "

En parallèle, un second constat a été réalisé, celui, qu'en région parisienne notamment, il peut s'écouler un certain temps entre la prise de rendez-vous chez un addictologue, et la consultation réelle. "Il faut compter en moyenne entre 2 et 3 mois, le temps d'attente est assez long, précise Marianne Hochet. Par les preuves scientifiques, nous savons que pour les personnes souffrant d'un trouble de l'usage de l'alcool, il s'écoule souvent une dizaine d'années entre l'apparition des premiers symptômes et la prise en charge."

 

La naissance de la CAPU

Face à cette triple problématique, "l'équipe de Fernand-Widal décide de mettre en place un protocole qui permet de détecter systématiquement les usagers à risque dans la file active du service des urgences", explique Marianne Hochet. Pour cela, l'urgentiste se renseigne systématiquement auprès du patient sur sa consommation d'alcool. "S'il y a consommation d'alcool, l'urgentiste lui soumet le questionnaire Audit (qui cible le repérage de la dépendance à l'alcool) et si le résultat est positif (en fonction du score), c'est-à-dire qu'il y a une consommation à risque qui est mise en évidence, l'urgentiste oriente le patient vers la 'Consultation alcool post-urgence (Capu)' avec une fiche de liaison."

Une fois orienté, le patient peut donc se rendre à cette consultation assurée par une infirmière formée spécifiquement. "Il s'agit d'une consultation unique qui permet ensuite d'aller s'inscrire dans un parcours de soins, au plus juste en fonction de leurs besoins", précise Marianne Hochet. L'hôpital Fernand-Widal a donc expérimenté cette méthode. "Pour la faire valider, l'équipe l'a pensé et rédigé comme un protocole de coopération, notamment pour la délégation des actes médicaux aux professionnels paramédicaux."

 

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