Inventaire des stocks au sein de la communauté de communes du pays de L’Arbresle, redistribution en urgence sur le territoire aux professionnels de première ligne en activité, et aux aides-soignantes de l’ADMR (réseau associatif de services à la personne), mise en place d’une cellule de coordination pour faire circuler les informations entre les professionnels et les instances, mise à contribution des élus… En trois jours, mi-mars, la CPTS des Monts du Lyonnais a multiplié les actions pour faire face à l’épidémie de manière coordonnée.

«  Nous sommes sur le pied de guerre », affirme Samuel Givert, le président de la structure qui couvre une trentaine de communes (48 000 habitants et 290 professionnels libéraux). Le 13 mars dernier, une réunion avait rassemblé 72 professionnels. « Pendant ces trois heures d’échanges, on s’est rendu compte de ce qui marchait ou pas », détaille le masseur-kinésithérapeute. «  Nous avons récupéré plus de 6 000 masques et 7 000 FFP2, offerts par des collectivités, des communes, des collèges, des garagistes, des entreprises... et plus de 1 000 litres de gel hydroalcoolique. Pour l’instant, nous sommes comme des pompiers qui éteignons le feu un peu partout. Le 23  mars, nous avons lancé un centre Covid dans le gymnase du Groslier, en faisant tourner les médecins généralistes. On a eu des retours très positifs de professionnels qui nous remercient pour notre action, dont des médecins généralistes qui n’étaient pas encore convaincus du bien-fondé de la CPTS. Cela allège le quotidien au travail de savoir qu’on n’est pas seuls », ajoute-t-il.

Des bénévoles de tous horizons

Face au « climat assez anxiogène », aux communications de la Direction générale de la santé « qui changeaient tous les jours », et aux sollicitations des professionnels, « surtout ceux qui n’ont pas d’Ordre professionnel », Samuel Givert a mis en place une cellule de coordination avec une consœur kiné. Lancée le 16 mars, elle est portée par des soignants bénévoles qui, pour certains, avaient mis leur activité en suspens. « Au départ, nous étions deux kinés, et avons vite été rejoints par , notamment une infirmière à la retraite, et deux professionnelles en activité (infirmière et sagefemme) qui nous prêtent main-forte sur leurs jours de repos. »

 

Samuel Givert
Samuel Givert © S.G.

Une équipe épaulée par les conjoints des deux kinés qui proposent, pour l’un, informaticien, un fichier Excel pour la gestion des stocks, et pour l’autre, secrétaire médicale, la diffusion des informations sur les réseaux sociaux. « Au fur et à mesure, on a dû s’adapter en fonction des questions et des besoins. On s’est aussi rapproché de deux savonneries du territoire pour assurer un stock en cas de pénurie de gel hydroalcoolique… » La cellule a aussi lancé quatre fils de conversation sur WhatsApp : pour les bénévoles, les acteurs du territoire, la gestion du matériel, les CPTS de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ainsi, tous les matins, les libéraux et les structures font un point de la situation : hôpital, médecin généraliste, Ehpad, pharmacien…

Samuel Givert en est persuadé : sans une telle coordination territoriale, « on serait en déficit de matériel de protection et d’informations… Aujourd’hui, cette crise nous a poussés à gommer toutes les hiérarchies et les couches politiques sur notre territoire. Il a fallu une crise pour que les gens se rendent compte que toute la dynamique lancée depuis des années était utile, que nous pouvons travailler main dans la main et que l’échange d’informations fonctionne. La CPTS est, en ce sens, un formidable outil »

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