Pour sauver la liberté d'installation des médecins, la Conférence des doyens de faculté de médecine, avec l’Ordre des médecins et les organisations territoriales proposent de créer un statut d'assistant territorial. Comment cette proposition entend-elle répondre aux problèmes d’accès aux soins sur le territoire ?
C’est une proposition que nous avons faite en janvier dernier au ministère de la Santé en collaboration avec l’Ordre des médecins, l’Isni (Intersyndicale nationale des internes, NDLR) et l’Anemf (Association nationale des étudiants en médecine de France, NDLR). Il s’agirait de créer un nouveau statut d’assistant – l’assistant territorial – au même titre que les chefs de clinique assistants ou les assistants spécialistes à temps partagé qui exercent déjà dans les hôpitaux. Ce statut serait destiné aux médecins généralistes ou aux médecins d’autres spécialités qui pourraient exercer soit en salariat, soit en libéral.
C’est donc un statut pour les débuts de carrière ?
Oui, cela se déroulerait juste à la fin de l’internat, pour une ou deux années. De toute façon, les jeunes s’installent assez peu sur les premières années, ils sont surtout sur des pratiques de médecine de remplacement, et l’assistanat territorial resterait dans cette logique temporaire.
Comment ce statut pourrait-il être attractif, notamment sur le plan financier ?
C’est effectivement un aspect important. Il faut que ce statut puisse être valorisé, et nous avons proposé deux voies en ce sens : soit une prime d’exercice en zone sous-dense, sur le modèle de ce qui existe déjà en libéral, soit une prime territoriale, qui a notre préférence, sur le modèle des primes qui existent pour les gens qui travaillent sur deux sites et qui doivent effectuer beaucoup de kilomètres dans le cadre de leur exercice. En plus de ce système de prime, nous proposons des avantages statutaires, avec par exemple à l’issue de l’assistanat l’accès direct au quatrième échelon de la grille indiciaire pour ceux qui choisiront l’hôpital, ou l’accès au secteur 2 pour ceux qui choisiront le libéral.