33.000 décès par an dus au cancer du poumon, 140.000 liés aux maladies cardiovasculaires, et 200 morts chaque jour imputables au tabac. C’est pour lutter contre ces chiffres vertigineux que le Pneumobile, un camion médical inédit en France, a été officiellement lancé vendredi dernier devant l’hôpital Lyon Sud-HCL.  

Ce poids lourd de 36 tonnes et de 16,50 mètres de long, doté de parois plombées pour accueillir un scanner, propose un bilan complet de santé respiratoire et cardiovasculaire, en version mobile. Inspiré d’initiatives britanniques, le véhicule combine scanner thoracique, appareils de mesure du souffle et du cholestérol, pour évaluer notamment le risque d’infarctus ou d’accident vasculaire cérébral. "Plus on dépiste tôt, moins les traitements sont lourds pour les patients. Et le traitement le mieux qu'on peut délivrer à un patient, c'est celui qu'on ne délivre pas", a déclaré Yannick Neuder, lui-même cardiologue, en rappelant l’urgence sanitaire face au poids des maladies respiratoires et cardiovasculaires. 

 

 

Ce "camion de la prévention" est destiné aux personnes âgées de 50 à 74 ans, fumeurs ou anciens fumeurs, particulièrement exposées aux risques. "Ça enlève de l'angoisse et du temps de trajet", se félicite Julie de Bermont, cheffe de projet, qui souligne l’aspect novateur du dispositif : "C'est quelque chose de fait maison, aucune remorque n'est comme la nôtre." 
 

Au-delà de l’innovation technologique, le projet vise à atteindre des publics qui, souvent, restent en marge de la prévention. "Ce sont des populations parfois précaires, et qui sont peu enclines à aller vers la médecine préventive", rappelle Sébastien Couraud, chef du service de pneumologie à Lyon Sud, et fervent promoteur de ce "projet un peu fou". Il estime que 2.000 patients pourraient être examinés chaque année, avec au moins 20 % issus de milieux précaires. En cas de détection d’anomalies, les patients seront réorientés vers leur médecin traitant et des équipes de soins locales.  

Le Pneumobile entamera sa tournée régionale le 16 juin prochain dans le Puy-de-Dôme, avant de faire étape dans l’Ain (notamment à Nantua, à l’occasion du Tour de France), le Rhône, la Drôme, la Savoie, la Haute-Loire et la Haute-Savoie, jusqu’à fin octobre. Les consultations se font préférentiellement sur rendez-vous – les modalités sont précisées en ligne – mais certaines étapes permettront aussi un accueil sans inscription préalable. 

 

[AVEC l’AFP] 

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