Un non catégorique. Invitée sur franceinfo le 4 octobre dernier, Geneviève Darrieussecq a affirmé qu'il n'était "pas question de toucher à l'aide médicale d'État" : "Je veux que tout le monde soit rassuré sur ce point-là", a ajouté la ministre de la Santé et de l'Accès aux soins. Quelques heures après que le Premier ministre avait estimé, sur France 2, qu'il était possible de "mieux gérer" l'AME et qu'il fallait "voir calmement les choses pour que ceux qui y ont droit puissent la recevoir".

Interrogée sur ce dispositif dont le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau souhaite réduire le périmètre, affirmant qu'il ne "s'interdisait pas de prendre, notamment par la voie réglementaire, un certain nombre de dispositions" sur le sujet, la ministre a précisé que "l'aide médicale d'État, c'est aussi une assurance sur la santé des Français pour éviter certaines contagions". A ses yeux, "il ne faut pas avoir de tabou avec ce sujet, mais il ne faut pas créer des fantasmes". "Moi, je suis médecin, je parle de médecine et santé publique", poursuit-elle, citant le rapport de Claude Evin et Patrick Stefanini, rendu public en décembre 2023, qui précise "très simplement que c'est un dispositif utile et bien contrôlé par l'Assurance maladie de façon très stricte".


En 2024, l'enveloppe de l'AME prévue par l'Etat s'établit à 1,2 milliard d'euros, soit environ 0,5% des dépenses de santé prévues par le budget de la Sécu (PLFSS). Fin 2023, on comptait 466.000 bénéficiaires de l'AME, ce dispositif qui concerne les soins médicaux et dentaires, les médicaments remboursés, les frais d'analyses et d'hospitalisation, ainsi que ceux afférents à certaines vaccinations et certains dépistages, à la contraception et l'IVG.

"La santé des personnes exilées est à nouveau instrumentalisée pour venir alimenter des considérations de politique migratoire", a déploré SOS Racisme dans un communiqué commun rassemblant plusieurs associations, collectifs de personnes exilées, structures d'accueil et syndicats. Ces derniers appellent "à mettre fin à cette obsession migratoire xénophobe et dangereuse" et juge "intolérable de vouloir priver des enfants de l'accès aux soins", notant qu'"environ un quart des bénéficiaires de l'AME sont mineurs".

[Avec l'AFP]

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