Un partage d'expériences et d'expertises. C'était l'enjeu de la 2e édition du congrès annuel de la Maison des URPS, organisée les 13 et 14 mars derniers, au Palais des Congrès de Strasbourg. Deux journées pour "faire avancer les pratiques des professionnels de santé libéraux en Grand Est", précise le site de l'événement dont le programme, coconstruit par les professionnels libéraux et les partenaires de santé, proposait des tables rondes, une présentation d'actions portées par les CPTS, un village-expo d'une vingtaine de partenaires ou encore des temps d'échange pluriprofessionnels. 
 


photo : C.R.

Saluant "le dynamisme des URPS" en matière de coordination territoriale, Yannick Neuder a rappelé – en vidéo – qu'elles sont "un rouage essentiel de l'engagement des acteurs sur le territoire et la clé de voûte pour apporter des réponses adaptées à chaque besoin". Il est donc nécessaire de "s'appuyer" sur celles-ci "pour mener une politique de santé ambitieuse", a ajouté le cardiologue de formation.  

"Nous avons conscience d'être dans un contexte complexe, a précisé Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg (Les Écologistes). L'hôpital public est fragilisé, nous observons un accroissement des déserts médicaux, le vieillissement de la population ou encore la dégradation de l'environnement… Mais ce tableau est nuancé par l'engagement et l'investissement des professionnels de santé." Elle a ainsi exprimé sa "profonde reconnaissance" pour ces derniers, rappelant que "renforcer l'accès aux soins sur le territoire est une priorité", glisse l'élue qui a notamment inauguré une maison du sport-santé en 2024 dans sa ville et instauré un bus sport-santé en itinérance dans les quartiers. 

 

Focus

Que retenir de ces journées ?

> Une vingtaine de "pitchs" de CPTS ont été mis en lumière lors du congrès. Trois ont reçu un Prix "Coup de cœur" incluant un abonnement à "Concours pluripro" : la CPTS Mulhouse, la CPTS Strasbourg Eurométropole Sud et Ouest et CPTS Mossig-Vignoble.
> Une convention de partenariat a également été signée entre l'association SPS et les 10 URPS de la région Grand Est.  
> Un premier Contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens (CPOM) interprofessionnel a été signé avec l'ARS Grand Est. Celui-ci traduit la volonté de l'ARS d'accélérer la dynamique collective des professionnels de santé libéraux en s'appuyant sur quatre axes : animation de la coopération inter-URPS, développement de la santé numérique au service de l'accessibilité aux soin, santé des soignants et engagement environnemental, précise l'ARS sur son site.  

 

"On a besoin d'unir nos forces"

Bien que "longtemps préservée", l'Alsace est "aujourd'hui confrontée à la pénurie de personnel, la désertification, la hausse de la dépendance et des pathologies chroniques", a contextualisé Karine Pagliarulo, vice-présidente de la Collectivité européenne d'Alsace qui, en unissant les départements du Haut et du Bas-Rhin, a "intégré la santé à toutes ses politiques publiques". Si le Plan Santé Alsace a été lancé en 2024, d'autres initiatives comme "des mesures incitatives pour l'installation des médecins" ou encore "le soutien accru aux organisations facilitant le parcours de soins" sont également sur les rails. "Nous souhaitons une gouvernance partenariale avec les acteurs de terrain, on a besoin d'unir nos forces", plaide Karine Pagliarulo. 

 

 

"Nous nous félicitons d'un partenariat fort avec les URPS, on travaille main dans la main au quotidien sur de multiples sujets", s'est réjoui Frédéric Remay, directeur général adjoint de l'ARS Grand Est. L'enjeu, c'est "d'être efficace et pragmatique" : "On doit apporter des réponses concrètes, mesurables et pratico-pratiques aux interrogations de nos concitoyens", a-t-il insisté. 

Sur le lien ville-hôpital, "les choses bougent", assure Maxime Rouchon, directeur de la CPAM du Bas-Rhin et coordinateur Grand Est pour les relations avec les professionnels de santé. Et l'intérêt d'événements comme ce congrès, c'est de "s'inspirer de certaines actions pour les déployer ensuite sur le territoire".  

L'interprofessionnalité, c'est "la base du travail à mener pour une bonne prise en charge du patient, souligne Claude Bronner, président de l'URPS médecins libéraux Grand Est. Ce n'est pas possible de faire sans". Ce que confirme Julien Boehringer, son homologue à l'URPS infirmiers libéraux : "C'est une opportunité d'améliorer la coordination et la communication pour une meilleure prise en charge." 

 

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