Sa démarche date d'avant-hier et "évidemment", s'empresse-t-il d'ajouter, "nous ne pouvons pas encore faire de retour". Mais l'enquête, lancée mercredi par Michel Varroud-Vial, ancien conseiller médical Coopérations interprofessionnelles à la DGOS, répond à plusieurs retours de terrain, notamment sur le "refus de financement des protocoles locaux par les ARS", explique-t-il. L'idée est ainsi de répertorier "le nombre et la fréquence de ces refus qui ne sont pas documentés actuellement".

Il y a trois semaines, Michel Varroud-Vial lance un groupe WhatsApp visant à regrouper les équipes et les professionnels de santé engagés dans les protocoles de coopération, en ville et à l'hôpital afin d'échanger "sur leurs vécus et leurs problématiques", de "s'entraider en mutualisant expériences et expertises" et se partager "tous les documents et travaux rédigés sur les protocoles", précise-t-il. Une initiative née du constat que les professionnels de santé n'ont pas la possibilité de partager ces expériences avec d'autres, "sauf vraiment très localement" et "c'est souvent très segmenté entre ville et hôpital, entre les MSP et les CPTS… Ce qui occasionne un double travail et ne permet pas de saisir l'importance des problèmes qui se posent", détaille Michel Varroud-Vial.


 


Comme celui du refus de financement des protocoles locaux par les ARS, évoqué par quelques participants (sur la soixantaine d'inscrits) du fil d'échanges Whatsapp. Et contrairement aux protocoles nationaux, qui recensaient en 2023 autour de de 1.400.000 actes réalisés et 1.100.000 patients pris en charge, "on ne sait pas aujourd'hui combien de patients le sont via les protocoles locaux", assure-t-il. D'où l'idée de l'enquête : "Avez-vous été confronté à un refus ou avez-vous connaissance d'un refus pour le projet d'une autre équipe ? Et avez-vous un commentaire sur l'attitude de votre ARS à ce sujet ?"
 

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Au 30 juin dernier 230 protocoles locaux, dont 195 différents, étaient recensés sur l'ensemble du territoire. "mais on ne sait pas combien de patients pris en charge parce qu'il faudrait une évaluation nationale, qui n'est pas encore faite", déplore celui qui reste fortement mobilisé sur ces questions de délégation de tâches, malgré son départ à la retraite avant l'été. "Le protocole de coopération est un des éléments importants de l'augmentation des compétences des professionnels non-médecins, assure-t-il. C'est un élément d'accès aux soins et de stabilisation des équipes en ville comme à l'hôpital. On sait que le contexte est difficile mais dès lors qu'on permet à un professionnel d'exercer dans un environnement avec un accès à de nouvelles compétences, un cadre qui change de leur quotidien et qui leur permet d'exercer différemment – et cela vaut aussi pour les médecins –, ça peut changer la donne."

Lancé en 2017, les protocoles de coopération ont, depuis, fait l'objet d'un "investissement vraiment faible", regrette-t-il, assurant que les freins "ne sont pas principalement du côté des médecins mais plutôt du côté des institutions des institutions".

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