Article publié dans Concours pluripro, septembre 2023
 

"Ça y est, on est installés !" Jacques Martini, président de la Facs Occitanie, ne cache pas sa joie, car cette quatrième édition des Universités de la coordination en santé "a été le moment où on voit que les choses se positionnent. Les gens ont trouvé leurs marques et leur légitimité". Un an après la mise en place des dispositifs d'appui à la coordination (DAC), le temps est désormais à "l'installation", note le médecin diabétologue, également président de l'association Diabète Occitanie.

Cette quatrième édition – organisée par la Fédération nationale des dispositifs de ressources et d'appui à la coordination des parcours en santé et sa branche occitane – a réuni quotidiennement plus de 210 personnes les 30, 31 août et 1er septembre derniers à Albi. Et une chose est certaine : "La dynamique de la coordination est extrêmement active et développée dans notre région, a lancé Pascal Durand, directeur de projets et du premier recours à l'ARS Occitanie. On valide 20 à 25 projets de maison de santé par semestre et on compte 80 projets de CPTS bien engagés." Et en appui aux professionnels de santé, sociaux et médico-sociaux confrontés à des situations complexes, les 132 DAC répertoriés au niveau national opèrent une "adaptation permanente" dans un "écosystème mouvant", détaille Yann-Maël Le Douarin, adjoint au chef de bureau "Coopérations et contractualisations" à la DGOS.

 

"Le DAC ne dit pas non"

"On a les paroles, mais on a aussi les actes", a assuré Jacques Martini. Pour preuve, les nombreux ateliers ont permis de mettre en avant la dynamique des DAC au sein des territoires : l'articulation avec le service d'accès aux soins (SAS) et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) – voir article paru le 5 septembre, les coopérations avec les dispositifs régionaux... Mais aussi les retours d'expérience des professionnels confrontés, par exemple, aux "injonctions à agir" des familles, des aidants, des partenaires...

Près de la trentaine de professionnels présents à l'atelier disent recevoir des injonctions, qu'elles soient de "réelles demandes agressives ou des demandes ressenties par l'équipe comme des pressions culpabilisantes", a fait remonter Muriel Roddier, directrice du Dac 81. Elles peuvent venir de "l'externe" – de l'ARS ou du conseil départemental, "pour apporter des réponses à toutes les situations, le DAC ne dit pas non", des partenaires du territoire, "qui se déchargent parfois sur les DAC : voici la situation, et au revoir !", ou des hôpitaux qui veulent libérer des lits... – ou "de l'interne", notamment en lien avec des changements de pratiques imposés, rapporte Muriel Roddier, citant les équipes de soins palliatifs "déconcertées" par leur intégration dans un DAC. Quels sont les leviers possibles ? "Considérer la primauté du choix de l'usager sur les injonctions paradoxales d'intervenants, prendre du recul sur les demandes fortes de sollicitants qui attendent des réponses magiques de la part des DAC, ou se positionner comme facilitateur en organisant un dialogue entre les parties prenantes d'une situation complexe, et les accompagner pour qu'elles trouvent ensemble la solution", a-t-elle détaillé.

Aujourd'hui, l'ambition est de "positionner le DAC dans l'écosystème", estime Marion Bru, présidente par intérim de la Facs nationale. Si cette quatrième édition des Universités de la coordination en santé a mis en avant le besoin "d'aller-vers, de communiquer, de bien définir les outils, de monter des projets avec les professionnels de santé", "la complémentarité avec le premier recours commence à s'engager", se réjouit Jacques Martini, convaincu que les DAC peuvent être "une solution" à condition de "les utiliser de façon optimale".

 

RETOUR HAUT DE PAGE