"On a les paroles, mais on a aussi les actes", a assuré Jacques Martini. Pour preuve, les nombreux ateliers ont permis de mettre en avant la dynamique des DAC au sein des territoires : l'articulation avec le service d'accès aux soins (SAS) et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) – voir article paru le 5 septembre, les coopérations avec les dispositifs régionaux... Mais aussi les retours d'expérience des professionnels confrontés, par exemple, aux "injonctions à agir" des familles, des aidants, des partenaires...
Près de la trentaine de professionnels présents à l'atelier disent recevoir des injonctions, qu'elles soient de "réelles demandes agressives ou des demandes ressenties par l'équipe comme des pressions culpabilisantes", a fait remonter Muriel Roddier, directrice du Dac 81. Elles peuvent venir de "l'externe" – de l'ARS ou du conseil départemental, "pour apporter des réponses à toutes les situations, le DAC ne dit pas non", des partenaires du territoire, "qui se déchargent parfois sur les DAC : voici la situation, et au revoir !", ou des hôpitaux qui veulent libérer des lits... – ou "de l'interne", notamment en lien avec des changements de pratiques imposés, rapporte Muriel Roddier, citant les équipes de soins palliatifs "déconcertées" par leur intégration dans un DAC. Quels sont les leviers possibles ? "Considérer la primauté du choix de l'usager sur les injonctions paradoxales d'intervenants, prendre du recul sur les demandes fortes de sollicitants qui attendent des réponses magiques de la part des DAC, ou se positionner comme facilitateur en organisant un dialogue entre les parties prenantes d'une situation complexe, et les accompagner pour qu'elles trouvent ensemble la solution", a-t-elle détaillé.
Aujourd'hui, l'ambition est de "positionner le DAC dans l'écosystème", estime Marion Bru, présidente par intérim de la Facs nationale. Si cette quatrième édition des Universités de la coordination en santé a mis en avant le besoin "d'aller-vers, de communiquer, de bien définir les outils, de monter des projets avec les professionnels de santé", "la complémentarité avec le premier recours commence à s'engager", se réjouit Jacques Martini, convaincu que les DAC peuvent être "une solution" à condition de "les utiliser de façon optimale".